A peine un an après un World war 2 : Road to victory ayant remporté ce que l’on peut qualifier de succès d’estime, principalement grâce à un suivi correct de la part de développeurs très présents sur les fora. Quelques mois avant la sortie du prometteur Bitter glory, Wasteland interactive présente un jeu atypique. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’il s’agit en réalité d’une refonte du titre précédent (Road to victory), offerte gratuitement à ses acquéreurs. Ensuite, du fait qu’il représente une transition vers ce que sera le suivant (Bitter glory), proche du concept du récent Hearts of iron 3 de Paradox. Enfin, à cause de l’impression très forte de brouillon qui s’en dégage !
J’imagine que certains doivent déjà se dire qu’il est inutile de poursuivre cette lecture plus avant. Que la messe est dite. Qu’un nanard supplémentaire vient grossir une liste récente, déjà bien longue. Non, ne partez pas ! Si vous avez jeté un œil à la conclusion et à la note globale qui l’accompagne, vous aurez compris que tout n’est pas aussi simple… Comme dit dans le préambule, Time of Wrath n’est pas une véritable nouveauté mais bien une seconde édition de WW2 : RtV, revue et corrigée. Les développeurs ont souhaité remanier ce premier titre, n’étant pas satisfaits de la mouture initiale. Le ravalement concerne aussi bien le système dans sa globalité, que l’aspect visuel. Cette nouvelle tentative s’avère effectivement beaucoup plus réussie, même si l’on est encore loin des canons, esthétiques et ludiques, du wargame parfait.
Un terrain de jeu conséquent et détaillé. La météo évolue visuellement et de façon dynamique (ici, en hiver).
Pour les lecteurs découvrant ces titres, il est probablement utile de préciser de quoi il s’agit. Time of wrath est un wargame stratégique solo ou multi-joueurs (par e-mail), dans l’esprit de titres comme Strategic Command, The operational art of war ou plus récemment, War on the southern front. Il partage avec ces réalisations un thème consacré à la seconde guerre mondiale (ici, 1940-1948), ainsi qu’une carte représentant une part du monde. Bornée à l’Ouest par la Pennsylvanie, Boston et Philadelphie, à l’Est par les monts de l’Oural. Au Nord, par les limites du cercle polaire ; les villes clefs de Mourmansk et Narvik. Au Sud, enfin, par l’Arabie Saoudite, jusqu’à Riyad et la frange, plus à l’Ouest, du Sahara occidental.
Bâtie sur des fondations hexagonales, cette carte permettra de résoudre le cours de la guerre au travers d’une campagne principale de quatre cent cinquante tours alternés, déclinée en trois autres thèmes s’étalant de deux cent vingt-six à quatre cent vingt tours. Deux scenarii, de dix et vingt-cinq tours, permettent de découvrir les bases du jeu ; sans soutien écrit autre que la lecture d’un manuel bien rédigé mais parfois erroné ou imprécis. On pourra bénéficier d’une gamme intéressante de filtres, permettant d’afficher les contours des pays et conquêtes, selon plusieurs modes. Cependant, le peu de lisibilité des icônes O.T.A.N. -malgré un zoom excellent, ce qui est rare, il convient de le souligner- nuit souvent au confort visuel. Pour essayer d’y remédier, les concepteurs ont inclus des affichages selon plusieurs résolutions courantes, ainsi que des options concernant les unités (sprites 3D, symboles mixtes, de différents styles). Pourtant, rien n’y fait. Le salut passera par l’un des mods actuellement disponibles (cf. forum Matrix). D’autant que l’implémentation des noms d’unités (parfois interminables, pour les polonais ou les russes) perturbe un peu plus la lecture de la carte.
Simple, en apparence…
Dès l’installation, on est séduit par la présentation du jeu, peu gourmand en espace disque (moins de 380 Mo). L’écran d’accueil et l’interface sont agréables, sobres. Les scenarii sont présentés par durée décroissante, complétés d’une courte description de la situation générale et des buts à atteindre. Pour les quatre campagnes, ils s’avèrent extrêmement simples : annihiler les deux alliances adverses ! La partie se présente effectivement avec une opposition classique entre les forces de l’Axe, des Alliés et du Komintern. Première singularité du système de jeu, vous pouvez présider à la destinée d’autant de nations, mineures ou majeures, que vous le souhaitez. Il est en effet possible d’attribuer à l’I.A. ou au joueur, les pays de son choix. Cette possibilité est accessible non seulement en début de partie mais également pendant son cours, via la touche F12 (ou F11), permettant ainsi de mettre un terme à des opérations mal ou trop bien engagées. Dans la pratique, il s’avère parfois difficile de maîtriser cet excès de pouvoir mais comment pourrait-il en être autrement ? Reste que cette fonction originale apporte beaucoup d’agrément à un système déjà fort sympathique.
Vous dirigez donc une nation parmi la bonne vingtaine disponibles. Elle vous permettra d’enrôler diverses unités génériques de l’époque, infanterie, aviation, marine. Sous forme de divisions ou corps, pour les premières, armées ou divisions pour les secondes et enfin, flottes régulières (sensées combattre en groupes compacts) ou « raiders » (destinés particulièrement aux sous-marins), pour les dernières. Ajoutons à cela les traditionnels convois (de ravitaillement ou de ressources, à votre choix) ainsi que le transport maritime des troupes. Oubliez tout de suite les opérations navales complexes ! Bien qu’elle soient -en théorie- réalisables, avec la gestion des mouvements de flottes par zones géo-maritimes, la réparation des avaries en cales sèches ou la mise en place de groupes de chasse sous-marine. Dans la pratique, cette partie entière du jeu, clairement ajoutée pour pallier aux lacunes monstrueuses de RtV, est accablée par une interface et un système global désespérants. Le nombre de clics nécessaires, la lisibilité improbable, l’ergonomie affligeante de l’ensemble associée au peu de clarté des divers éléments, quand ce n’est pas carrément à l’absence complète d’information sur les unités elles-mêmes, rendent ce pan du logiciel quasiment injouable sur le long terme. Amusant un moment, on comprend vite qu’il faudra un patch pour parvenir -peut-être- à sauver Willy.
Quasiment tous les paramètres du jeu sont susceptibles d’être modifiés.
Lire la suite