À quoi bon cracher
Sur ma tombe
Je suis trop vieux
Pour mourrir ainsi
Puisque c’est écrit
Dans les commentaires
Du petit livre carré
Déguisé en trou rond
Mais trop jeune
Pour me battrehélas
Contre l’impensable
Cet entonnoir virulent
Par lequel nous allons
Tous passer
Dès demain
Lorsque le feu
Affrontera Babylone
Nous arrivons à
La guerre totale
Cela sera des vacances
Il y aura de la place
Après la vague première
Les rues auront
Le pavé qui dort
Les filles nous
Tiendront peut-être
La main coupée
Nous sentirons moins
La misère éternelle
Car le sommeil
Emportera ceux qui nient
Comme des oiselets
Qui tombent durs du nid
Laissant leur position
Aux lueurs assassines
Fini téléinfiremerie
Bybye Céline Diote
Youpi les pissenlits
Par les racines
C’est reposantsous terre
Je me souviens
Plus très bien
De qui je suis
Mais je me rapelle
De qui
Je ne suis pas
Cela calme
Quel réconfort
La terre vu du dedans
Ça repose du vent
Qui souffle impitoyable
Sur les randonneurs
De grands chemins
Ce soleil cuisant
Sur la peau perdue d’avance
Des revenants du cosmos
Au dernier tour
De virevolte endiablée
Nous sommes venus
Mettre un peu de lumière
Dans ce sombre monde
D’aveugles mal entendants
Car nos organes
Sont faites de cris
De tempête et de foudre
Qui ne demande
Qu’à en découdre
Nos armures de lumière
Rêvent de se la jouer
À la dure
Alors que notre âme
Se fait toute petite
Dans sa poupée.