Le savon d’Alep est idéal pour la toilette des peaux à problèmes. Les propriétés antiseptiques que lui confère l’huile de baies de laurier le rendent intéressant pour traiter l’eczéma, le psoriasis, l’acné, les mycoses et les pellicules. Sa richesse en huile d’olive fait du savon d’Alep un produit particulièrement doux, et son procédé de fabrication traditionnel n’utilise ni colorants, ni parfums de synthèse. Il est ainsi adapté aux peaux sensibles et aux bébés.
Composition et propriétés du savon d’Alep traditionnel
Le savon d’Alep est né en Mésopotamie, il y a 1500 ans. Il est le premier savon dur à avoir été fabriqué, et, à ce titre, il est l’ancêtre du savon de Marseille. Il est fabriqué en Syrie, selon un procédé traditionnel, même si les imitations tendent à se multiplier.
Les ingrédients du véritable savon d’Alep sont simples: de l’huile d’olive, de l’huile de baies de laurier, de l’eau et de la soude, indispensable à la réaction de saponification. L’huile d’olive lui confère des vertus hydratantes et nourrissantes, quant à l’huile de baies de laurier, elle renferme des actifs antiseptiques et antiparasitaires. Le savon d’Alep est ainsi très utile pour traiter certaines affections dermatologiques, comme l’eczéma, le psoriasis, les mycoses, l’acné, les états pelliculaires… Le savon d’Alep authentique ne contient ni colorants, ni parfum de synthèse: il convient à tous les types de peaux, y compris les peaux sensibles et celles des bébés.
Utilisations
On peut l’utiliser pour la toilette du corps et du visage, pour les cheveux, ou pour le rasage, comme un savon à barbe. Son usage ne se limite pas à la salle de bain: il convient aussi pour le linge, et, placé dans vos armoires, il protègera vos vêtements des insectes, comme un véritable antimite naturel.
Fabrication du savon d’Alep
Les huiles d’olive et de baies de laurier sont cuites dans une cuve (ou un chaudron, pour les fabrications artisanales), avec l’eau et la soude. La pâte est régulièrement mélangée par des pales pour assurer une réaction de saponification homogène. La cuisson se fait en plusieurs étapes, avec des temps de repos. Sa durée peut ainsi aller jusqu’à 3 jours.
La cuisson est arrêtée lorsque le savon atteint la consistance voulue, qui est évaluée à l’œil et au toucher par le maître savonnier. La pâte, verte et odorante, est d’abord lavée à l’eau salée pour en retirer toute trace de soude, puis elle est étendue sur une surface plane (un sol propre ou un plan de travail), où on la laisse reposer 24h.
Un long séchage qui donne au savon d’Alep sa couleur caractéristique
Le lendemain de la cuisson, la pâte a suffisamment durci pour pouvoir être découpée à la main (au fil ou au couteau). On obtient des pains cubiques ou des savonnettes plus petites, qui sont entreposés durant 8 à 9 mois, temps nécessaire pour que le degré de séchage soit optimal. Le savon peut ensuite poursuivre son séchage durant plusieurs années.
En séchant, l’extérieur du savon devient marron clair, tandis que le cœur reste bien vert. La couleur du savon est un critère de qualité: un authentique savon d’Alep n’est jamais uniformément vert. Si c’est le cas, c’est que le savon a été coloré dans la masse, à l’aide de colorants. D’autre part, lorsqu’il a été découpé à la main, sa forme est un peu irrégulière. L’odeur est également caractéristique: elle est due à l’olive et au laurier. A noter qu’on trouve aussi du savon d’Alep liquide.
Qualité des huiles utilisées
Si le savon est de couleur crème, cela peut signifier que l’huile utilisée n’était pas de l’huile d’olive, mais de l’huile de palme (dont la couleur varie du blanc au beige). L’huile de palme, bien qu’inoffensive pour la peau, n’a pas les propriétés nourrissantes et hydratantes de l’huile d’olive, dont les acides gras ont une bonne affinité pour l’épiderme. De plus, la production d’huile de palme est un désastre écologique. Malheureusement, les savons à l’huile de palme, deux fois moins coûteuse que l’huile d’olive, inondent le marché. La vigilance est donc de mise lors de l’achat.
Les meilleurs savons d’Alep utilisent de l’huile d’olive 1ère pression à froid, de qualité alimentaire, mais généralement, dans le savon d’Alep traditionnel, ce sont des huiles de seconde pression qui sont utilisées. Pour les obtenir, les grignons issus de la première pression sont pressés une seconde fois, à chaud: l’huile obtenue est plus sombre et plus acide que l’huile d’olive alimentaire.
Meilleure est la qualité de l’huile utilisée, plus rapide est la saponification, et plus faible est la quantité de soude nécessaire pour transformer la totalité de l’huile en savon.
Teneur en huile de laurier
Autre critère de qualité des savons d’Alep: leur teneur en huile de baies de laurier. Celle-ci varie généralement entre 8 et 20%. Plus la teneur est élevée, plus les propriétés antiseptiques du savon sont importantes.
Les étiquettes affichent des teneurs parfois fantaisistes: sachez que la réaction de saponification est très difficile avec plus de 35% d’huile de baies de laurier. Les savons annonçant des teneurs de l’ordre de 40, 45, voire 70% de laurier peuvent alors générer quelques questionnements légitimes.
Un savon à 15% d’huile de baie de laurier est généralement suffisant pour un usage courant, en cas de problème dermatologique, vous pouvez choisir un savon plus concentré en laurier (mais aussi plus cher).