arquons donc une petite pause dans le ping-pong de trolls estival et parlons d'autre chose que de sécurité informatique. Genre de photographie par exemple. En effet, comme vous avez pu le remarquer, je prends pas mal de photos.
Ce qui n'est pas en soi un sujet à discussion, si ce n'est que c'est un mal qui empire avec le temps et qui sans pour autant se voir élevé au rang une passion, n'en est pas moins devenu pour moi beaucoup plus qu'un passe-temps. Passe-temps qui nécessite de traîner un peu plus de matos au fil du temps, en particulier depuis que je suis passé au reflex numérique, DSLR pour les intimes.
En fait, pour autant que je souvienne, je n'ai jamais eu d'argentique à proprement parler. Je n'ai d'ailleurs pas eu d'appareil photo tout court, sinon des modèles genre instamatique ou jetables. Probablement parce que je n'ai jamais ressenti la nécessité, voire le plaisir, de prendre de photos. Et puis un jour, quand même, je me suis dit qu'un numérique compact ne ferait pas de mal, histoire de garder quelques souvenirs. C'est là que j'ai commencé à shooter.
J'ai eu mon premier APN en 2002. C'était un FinePix F601 Zoom de Fuji qui se classait fort bien dans le milieu de gamme pour de la photo occasionnelle et se trouvait avoir une taille acceptable, à savoir quelque chose qui tient dans la main. Pour le reste, il avait 3.1 mégapixels effectifs avec une bonne interpolation à 6, un zoom optique 36-108mm décent, un démarrage rapide, des captures vidéos sans limite de temps[1], un mode manuel bien fourni et... surtout... une jolie erreur d'étiquetage en magasin. Voilà ce qui avait emporté ma décision. Que je n'ai pas jamais regrettée depuis puisque je n'ai jamais eu le moindre problème avec. D'ailleurs, il fonctionne encore. Parfaitement.
Tout ce que j'ai pris jusqu'en septembre 2005 sort de cet appareil. Les images sont décentes, surtout à l'époque. Le bémol est venu du stockage sur SmartMedia. Ma carte de 64Mo contenait environ 200 photos en pleine qualité, et les modèles à 128Mo coûtait un peu cher. Est arrivé un moment où j'ai commencé à me sentir à l'étroit. En outre, je cherchais un appareil un peu plus compact, qui tiennent confortablement dans une poche de jean, et qui dispose d'un LCD de bonne taille pour pouvoir vraiment faire du point-and-shoot. Le viseur ? Je ne m'en sers pas dans ce genre de configuration...
En 2005, Fuji a sorti le FinePix Z1 qui remplissait mon le cahier des charges: 5.1 mégapixels, zoom optique 36-108mm interne au boîtier[2], à peine plus gros qu'un jeu de 56 cartes, LCD de 2.5" et un stockage sur xD Card. Ça tient dans la main, on vise facilement avec le LCD, il s'allume et déclenche vite. Avec une carte de 1Go[3], c'était juste parfait. Le seul défaut, c'est qu'il fallait absolument passer par la station d'accueil pour le charger, récupérer les photos en USB et le monter sur un pied[4]. Le genre de défaut carrément chiant. La qualité d'image était bonne, mais légèrement en dessous des Olympus ou des Sony typiquement, mais le prix n'était pas non plus le même. En tout cas, le gain en qualité par rapport au F601 a été incontestable. Dans ma gallerie, la plupart des photos prises entre septembre 2005 et juillet 2007 l'ont été avec cet appareil. Lui aussi fonctionne encore.
Quand j'en ai eu bien marre de trainer le cradle, c'est à dire deux ans plus tard, j'ai jeté mon dévolu sur sa descendance de l'époque. En effet, Fuji a ensuite sorti un Z2 prometteur, puis un Z3 très décevant et enfin le Z5fd sur lequel j'ai jeté mon dévolu et quit continue à remplir vaillamment sa mission depuis son acquisition en 2007. Ce qui m'a séduit, c'est que c'est une très bonne évolution du Z1 avec une optique de meilleure qualité, 6 mégapixels, une sensibilité jusqu'à 1600 ISO, un processeur d'image[5], le même format de batterie et de support mémoire. Bref, il en conservait pas mal des qualités et, surtout, ne nécessite plus de cradle, y compris pour le pied. Ouf. Truc insolite, il dispose de 26Mo de mémoire interne, au cas où la xD se mette à faire la tronche[6].
Par contre, il a un défaut de taille : il utilise un mode de connexion USB à la con, j'ai nommé PictBridge, plus précisément le protocole PTP, en lieu et place de l'habituel USB Mass Storage... C'est certes supporté sous Linux, mais c'est bien gavant à utiliser. Problème que j'ai très vite contourné avec un pauvre lecteur multi-cartes PCMCIA qui trouve sa place dans le logement qui équipe inutilement mon D630.
Et pendant tout ce temps à prendre des photos à la va-vite, s'est développée petit à petit l'envie, presque le besoin, de faire des photos un peu plus recherchées. Le problème avec le point-and-shoot, c'est que ce format n'est pas super pratique pour ça. La capture n'est pas exceptionnelle, ne serait-ce qu'au niveau du rendu des couleurs, les images sont d'une qualité moyenne, surtout en éclairage faible, et quand il s'agit de les retoucher, il faut y aller mollo. On arrive à faire des trucs sympa, pas de doute, mais bon, ça manque quand même de rendu, et à la fin, même avec une composition réussie, on est un peu déçu. Alors là, j'ai vu deux solutions : soit je continuais à investir dans du compact un peu plus balaize et m'en tenait à de la photo souvenir, soit je franchissais le pas vers le reflex. C'est cette dernière option que j'ai choisie, sans même vraiment considérer l'approche intermédiaire du bridge, dont j'ai tendance à penser qu'il cumule les défauts des deux formats, plutôt que les qualités.
À l'occasion de Pacsec 2006, j'ai pu profiter d'une offre spéciale sur un pack d'entré de gamme Pentax composé d'un boîtier K100d et de deux objectifs complémentaire, un 18-55mm f/3.5-5.6 et un 50-200mm f/4-5.6, couple qui permet de couvrir l'essentiel des besoins d'un débutant. Ne serait-ce que parce que même à résolution égale[7], il sort des photos incroyablement meilleures que le Z5fd. Une différence particulièrement visible sur les photos de Kyoto qui sont prises alternativement avec les deux. On peut raconter ce qu'on veut, en photographie, la taille du capteur, ça compte...
Sur les deux ans que je l'ai utilisé, il ne m'a pas déçu. Un modèle d'entrée de gamme de ce type permet en effet de disposer des fonctionnalités essentielles qu'on attend d'un reflex, sans pour autant se ruiner. Typiquement, jouer avec les mode Tv et Av ou la correction d'exposition, et tester pleins de paramètres à la con. Son gros défaut pour moi, même si tout le monde n'est pas d'accord avec moi, est de fonctionner avec piles AA. Même si courir dans un superette permet d'éviter l'échec monumental de la batterie à plat[8], ça suppose au minimum de bonnes piles rechargeables, y compris des spares, et un chargeur. Ce qui ne coûte pas forcément à la longue moins cher qu'une batterie dédiée supplémentaire. Autre défaut, l'absence de poignée pour gagner en autonomie, vu que de base, c'est pas terrible, même si quelques produits sont apparus depuis pour combler ce manque.
Les objectifs présentant des ouvertures relativement proches, seul un changement de focale justifait vraiment de jongler entre les deux. Du coup, j'ai profité d'une bonne affaire sur le 18-250mm f/3.5-6.3 pour couvrir toute la plage avec un seul objectif. Seulement, f/6.3 à 250, c'est pas terrible du tout en fait. Avec le recul, j'aurais probablement mieux fait d'opter pour le 55-300 f/4-5.8... En fait, si je devais remplacer les objectifs aujourd'hui, je pense que j'opterais pour un Sigma 17-70mm f/2.8-4.5 et un Tamron 70-300mm f/4-5.6 qui apporteraient un peu de luminosité et de possibilité de jouer sur la profondeur de champ.
Ceci dit, je suis très content des photos que j'ai pu prendre avec. Pas sur un plan artistique évidemment, j'en suis encore loin. Mais visuellement ça claque bien, d'autant que l'appareil pardonne bien du haut de ses six mégapixels. Il est est difficile de dire lesquelles sont les meilleures, mais vous trouverez de bons exemples dans mes photos de San Francisco, d'Inde, Hong Kong et Vegas. en fait si quand même... J'ai un gros faible pour le petit tour en Patagonie qui aurait vraiment mérité de meilleures optiques...
Vous remarquerez tout de même que le Z5fd n'a pour autant pas fini au fond d'un tiroir. Je le prends encore avec moi, même quand j'ai mon reflex. C'est juste un manière différente de prendre des photos. Et puis très franchement, je me vois mal trimballer un DSLR pour sortir le soir :)
Et puis dernièrement, j'ai senti que c'était le moment de monter en gamme. Au niveau des optiques d'abord, avec typiquement une ouverture insuffisante. Ça se voit clairement sur les photos de Cansecwest'08 en intérieur, bien tirée vers le rouge orangé à cause du manque de lumière. f/6.3 quoi... Mais bon, monter des optiques de qualité sur un K100d, c'est un peu donner de la confiture à un cochon... Et puis surtout, on se sent un peu limité quand même par le boîtier, d'autant qu'il lui manque quelques fonctionnalités bien utiles genre une vraie compensation de mouvement ou un système anti-poussières[9]
Je suis resté chez Pentax en optant pour le K20d tout juste sorti qui offre à peu près tout ce qu'on peut attendre d'un DLSR semi-professionnel. J'aurais pu changer de constructeur, genre taper dans du Nikon, mais globalement, j'avoue que la tropicalisation complète et la compensation de mouvement dans le boîtier l'ont emporté. Ainsi que le montant de la douloureuse que j'avais projetée avec trois ou quatre bons objectifs. Certes, le fait de pouvoir encore utiliser mon 18-250mm a été pas mal utile jusqu'à présent, mais honnêtement, ce n'était pas un argument, vu qu'il est appelé à se faire remplacer. Monter ce genre d'optique sur un K20d, c'est presque du gâchi. Amazon me proposait un pack sympathique avec un objectif motorisé DA* 16-50mm f/2.8 motorisé et la poignée qui embarque une deuxième batterie et duplique tous les contrôles de prise de vue.
L'ensemble a fait son vrai baptême du feu à Yosemite, sous la neige. Conclusion : ça poutre, mais ça pardonne moins que le K100d monté avec ses optiques d'entrée de gamme. Quand vous shootez à f/2.8, il est clair que si la mise au point automatique ne se fait pas au bon endroit, le résultat n'est pas top. Du coup, j'ai rapidement appris à contrôler ce paramètre, tout comme celui qui contrôle la mesure d'exposition... Depuis, j'avoue m'être bien éclaté avec. En plus d'une tonne d'essais divers et variés, je suis assez satisfait des résultats obtenus à Hong Kong[10] et Taipei par exemple.
Depuis, j'ai pu mettre la main sur le fameux objectif Pentax 50mm f/1.4 à très bon prix. Un vieil objectif pour argentique au rapport qualité/prix imbattable, qui fait passer l'acquisition du DA* 55mm f/1.4 pour un caprice de jeune fille[11]. Je dois avouer que c'est devenu mon objectif de prédilection, et je me suis bien éclaté avec en Espagne. Et je viens juste de compléter la collection avec un Sigma 50-150mm f/2.8 dont les premiers clichés ont l'air tout à fait conformes à ce que j'en attendais.
Bref, tout ça pour dire que la photo, c'est un bel engrenage quand vous avez vraiment mis la main dedans. Et en plus de coûter son pesant de cacahouètes, ça génère un encombrement et une surcharge pondérale non négligeable. Autant dire que si vous ne trouvez pas un bon sac à dos adapté pour trimballer le tout en plus de vos affaires habituelles, ça devient très vite compliqué...
Notes
[1] À l'époque, la plupart des appareils avaient une limite de durée pour la vidéo.
[2] Donc sans rien qui dépasse en fonctionnement, super ptratique !
[3] Environ 800 photos.
[4] ?!
[5] Utile pour la réduction de bruit et la compensation de vibration.
[6] Ce qui arrive parfois...
[7] C'est un 6 mégapixels.
[8] Testé et approuvé à Boston en plein milieu de la parade de la St Patrick...
[9] Qui aurait sauvé mes photos du Bourget...
[10] Genre ce que j'ai pu faire depuis le bateau...
[11] Sigma propose également un très bon 50mm f/1.4 motorisé, mais il est cher aussi...