NEXITY sera introduit en bourse en octobre 2004. En février 2006, dix-huit mois plus tard, le titre valait 52 euros, valorisant la société à hauteur d’un milliard et demi d’euros…Les repreneurs faisant un jackpot et J6M dans le même temps redevenant plus modestement J2M.
Mais l’homme n’a pas tout perdu. Ses qualités de rebonds sont bien réelles et les leçons ont portés leurs fruits ; aujourd’hui moins communiquant dans ses activités J2M détient, en partie grâce à son passage à l’ENA et à l’influente Inspection des Finances, un carnet relationnel exceptionnel. Il sait s’en servir.
Ainsi se voit il confié la vente d’un bloc de près de 32 000 logements par le plus gros bailleur de France, le groupe ICADE filiale de la CDC. L’intermédiation a parfaitement fonctionné. Plus de 80% du parc est à ce jour sous « promesse de vente » et une grande partie du parc est « cédée » au groupe SNI (plus gros opérateur social filiale de la CDC) le solde à divers opérateurs sociaux de moindres importances.
Si j’étais perfide je m’étonnerais de la forte présence de la CDC (Caisse de Dépôt et Consignation) chez le cessionnaire comme chez l’acquéreur. Ainsi une société détenue à 60% par la CDC aurait besoin des services d’intermédiation de J2M pour vendre à une autre société filiale (détenue à 100% par la CDC)…
Vous suivez ? C’est comme si vous passiez votre porte-monnaie de la poche droite de votre pantalon à votre poche gauche…avec un prélèvement pour le tour de main d’une commission généreuse à l’un de vos proches.
Spontanément vous trouvez cela ridicule, quelque peu maladroit voire coûteux. A y regarder de plus près il y a surtout une belle et grosse plus value pour la poche droite. En effet sortis des immobilisations du groupe ICADE pour un montant d’ 1.4 Milliard d’euros le groupe SNI accepte de verser plus du double pour intégrer ces logements dans son parc….laissant ainsi une confortable plus value à la disposition d’ICADE.
Voilà l’esprit général de l’intermédiation de J2M ; trouver les moyens de ponctionner les réserves financières d’un opérateur social (qui n’en a pas besoin dans cette période d’abondance de logements ….) au profit d’une structure plus entreprenante dans le secteur de l’immobilier tertiaire et des opérations d’activité foncière (bureaux, parcs tertiaires, centres commerciaux, équipements, santé et logements).
Naturellement tout ceci est brievement résumé ; des habillages sont mis en œuvre pour que l’opération conserve un caractère d’ingénierie financière de bon aloi ; le maître d’œuvre prenant au passage une commission estimée entre 3 et 6 millions d’euros (variable du « succesfull » attendu).
Des parlementaires (rendons ici hommage au groupe communiste seul opposant véritablement mobilisé) viennent de déposer, au Sénat et à l'Assemblée nationale, un texte pour demander la création d'une commission d'enquête sur cette cession. Ils dénoncent "l'opacité dans laquelle se déroule cette vente". Ils insistent sur le "risque de conflit d'intérêts pour la Caisse des dépôts, qui est partie prenante à tous les niveaux: vendeur, acquéreur, préteur, actionnaire", et s'interrogent sur "la destination finale du produit de la cession".
Je suis prêt à parier sur la destinée de cette plus value. Une partie restera au sein d’ICADE qui très rapidement deviendra totalement privée (c’est le souhait des dirigeants actuels venant majoritairement du secteur concurrentiel) et une seconde partie, amputée de commissions diverses dont les 10% de J2M sera reversé au CDC (acteur central de la relance) afin de financer les « stratégies » du Château.