Curieuse époque, curieux pays. La France de De Funès, celle des années soixante - soixante-dix ne mérite pourtant ni honneur, ni nostalgie, pas plus que la filmographie de Louis De Funès n’implique une telle considération.
En vérité, la meilleure part de De Funès s’appelle Oury et les « Gendarmes », « Pouic-Pouic », « Oscar » et autres « Fantômas » ont tout juste vocation à boucher quelques trous dans les grilles de programmes de télévision en mal d’audience. Le monde franchouillard qui sert de décor aux grimaces de Funès est donc en passe de rentrer au Panthéon, comme une référence incontournable en matière d’humour « bien français ». Les gesticulations de Cruchot, les grossières mimiques dans « Oscar » ne sont pourtant en rien comparables à celles de Jerry Lewis. Quant à Bourvil, qui bien malgré lui, est de plus en plus associé à cet hommage grandissant à De Funès, il peut dormir tranquille fort de notre respect et de notre admiration.
On se souvient que le couple Pompidou avait mobilisé l’ensemble du gouvernement de l’époque afin d’assister, au Palais de l’Elysée, à une représentation d’Oscar. Cette anecdote en dit probablement beaucoup sur cette sorte de « De Funès Revival » naissant qui lentement se répand, signe peut-être avant-coureur d’une « Pompidou-nostalgie »…