Face au problème du « tout gratuit » sur Internet, qui nuit fortement à la santé économique du monde de la presse, les dirigeants de Libération, Laurent Joffrin et Nathalie Collin, ont émis l'hypothèse d'une réorganisation du système actuel.
Au lieu de parier sur des sites d'information en ligne payants, qui n'ont pour l'instant aucun avenir face aux contenus gratuits, l'idée serait de mettre les FAI à contribution, un peu dans la même lignée de ce qui s'est fait sur une offre globale de musique liée à un abonnement Internet, ce que propose notamment Neuf avec sa box.
C'est durant la réunion de juillet dernier du Syndicat de la presse quotidienne que les dirigeants de Libération ont fait part de leurs idées. Les FAI achèteraient pour leurs clients une offre globale d'articles. Ensuite le paiement des différents pourvoyeurs de contenu se ferait selon le nombre de clics réalisés ainsi que sur la base du temps passé sur chaque site.
Actuellement, seuls les FAI bénéficient de la démocratisation à grande vitesse d'Internet. Ce principe n'est pas juste. De même que les télévisions paient des droits de retransmission pour diffuser un match ou un film alors que pour le spectateur final, c'est gratuit, les FAI devraient payer des droits sur ce qui les fait vivre.
En donnant accès à Internet, ils proposent de fait un accès gratuit pour l'utilisateur final à un nombre colossal de journaux d'information. Ce principe est identique pour le téléchargement illégal de contenus protégés. Si le haut débit s'est si rapidement développé, c'est bien grâce à la demande en téléchargement du client final.