L'organisation d'un mariage c'est un truc de fou. Mais c'est pas tant à cause du temps et de l'argent que cela coûte mais bien à cause du nombre de choses qu'on apprend et surtout le nombre de choses auxquelles il faut penser.
Et le pire, c'est qu'on se demande même comment on a pu vivre jusqu'ici sans connaître ces choses-là.
Genre le papier pour les faire-parts.
Une fois que le brainstorming sur "quel faire-part choisir" est passé, il s'agit ensuite de choisir le papier de ce même faire-part. Ce serait moins drôle sinon.
Mais le jour où l'imprimeur m'a sorti deux sortes de papier aux teintes et au toucher identiques, j'ai failli lui demander s'il ne se payait pas un peu ma tête.
Comme je devais négocier le prix à la baisse, je l'ai laissé argumenter sur la teinte no 1 très différente de la teinte no 2, c'te blague. Voyant mon air déconfit à chaque spécification pantonique, il est parti me chercher un nuancier pour que je maîtrise mieux la chose.
N'étant pas ingrate de l'attitude, j'ai réflexionné 15 secondes, tourné le nuancier dans tous les sens pour montrer que je m'y connais pas du tout un chouia, puis mentalement, j'ai fait am-stram-gram et j'ai opté pour la teinte 2.
C'est votre dernier mot ?
Vient ensuite l'activité buccolique du pliage des serviettes.
Lorsque vous visitez l'endroit où aura lieu le repas, au moment d'évoquer la décoration de la table, arrive la question du pliage des serviettes.
Sauf que des pliages de serviettes, il en existe des trillions. Et lorsqu'on est vierge de toute connaissance sur ledit pliage, c'est le chaos cérébral. Un drame qui peut faire basculer tout future jeune mariée équilibrée dans le côté obscur du doute et du questionnement profond sur la forme à choisir.
J'avais bien quelque idée, mais la GO super serviable est arrivée avec ses propositions "en rosace ou encore en asperge, ah sinon, il y a le tourteau ou le bouquet de printemps". J'ai demandé "vous avez pas typhon de cervelle, car c'est un peu l'état dans lequelle ma tête se trouve".
Je crois quand même qu'on a atteint le fond lorsque toujours la gentille GO m'a demandé si éventuellement peut être, je ne préférais pas l'éventail double ou encore l'éventail mexicain.
Le quoi ?
Il y a aussi les fleurs.
Ah, c'est le nirvana, la tartine de nutella, le coulis chocolat sur le banana split, le nuage de lait dans le café.
A moins de s'intéresser aux plantes vertes, être soi-même fleuriste ou encore potasser le web 2.0 pour choisir the perfect bunch of flowers, avec les fleurs qui vont bien, c'est la partie la plus ardue lorsqu'on connaît que puic.
Il faut savoir qu'on peut avoir à peu près toutes les fleurs qu'on veut même hors saison de ladite fleur, il suffit juste de vendre un rein de votre futur époux et des enfants à venir pour pouvoir se les offrir.
Comme je n'ai pas envie de mettre en danger la santé de l'homme-de-ma-vie et encore moins celle de mes futurs héritiers-qui-ne-sont-pas-encore-nés-voire-même-engendrés, j'ai dit "on va remplacer les pivoines".
C'est là que la perfide "styliste en art floral" m'a sorti le grand jeu. J'ai fait semblant de connaître certaines variétés de fleurs "ah oui, c'est vrai que c'est joli", mais j'ai hissé le drapeau blanc lorsqu'elle m'a sorti "la feuille de pistache irait mieux".
Mais la première image qui m'est apparue à l'évocation de ce fruit sec, c'est mon bouquet de mariée servant d'amuse-bouche à l'heure de l'apéritif.
Photos : Oncewed