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Départ de Châteauneuf-d'Entraunes près de la chapelle St Antoine.
Comment y aller
Châteauneuf-d'Entraunes est un village au nord de Guillaume dans le Haut-Var. On s'y rend par une route en lacet assez étroite et que j'espère ne jamais avoir à monter à vélo, qui débouche, au sommet de la crête de coni, sur un plateau plutôt accueillant et inattendu dans cette région plutôt aride. Je ne m'y suis pas attardé mais je pense qu'il y a là de quoi faire d'agréables promenades.
La randonnée
La randonnée, commence par une descente assez raide (B191), bien indiquée par un panneau et traversant une forêt de chênes et de noisetiers. Elle vous conduira rapidement jusqu'à la borne (B193). Le chemin s'élève alors vers le nord dans un paysage lunaire de marnes noires. Ce passage semble être le seul chemin praticable pour passer d'une vallée à l'autre et vous ne pourrez pas manquer les traces laissées par les sangliers et les cervidés.
Après cet épisode extra terrestre, la descente reprend dans le bois de Roumégier jusqu'au moulin de la Barlatte un peu en contrebas de la balise (B196). Le bâtiment n'est pas particulièrement spectaculaire mais vous pourrez y voir de près le mécanisme hydraulique du moulin dans une petite pièce en sous-sol. C'est également le seul point du parcours avec la cascade où vous frôlerez le parc du Mercantour.
Après avoir rejoint la balise (B196), les choses sérieuses commencent. Le chemin s'élève en zigzags dans la forêt et reste assez raide jusqu'à l'embranchement permettant d'accéder aux gorges de Saucha Negra (B197)
Le chemin des gorges est pratiquement plat, n'hésitez pas à faire le détour même si vous commenciez à peiner dans la montée. En revanche certains passages étroits et au ras du précipice peuvent être impressionnants voire dangereux pour des enfants.
Les téméraires seront récompensés par la vue vertigineuse sur les gorges et l'impressionnante cascade se déversant d'un cirque de calcaire et se mêlant à la Barlatte qui se déversera plus bas dans le Var. Si le niveau d'eau le permet, une petite baignade est conseillée même si l'eau est rendue un peu grisâtre par les terrains qu'elle traverse.
On rentre par le même chemin et on retrouve le sentier qui continue dans le bois de Roumégier jusqu'au GR 52A (B198) qui redescend tranquillement vers le village sur une piste plus ou moins praticable (mais interdite à la circulation). Vu d'ici, le contraste entre le village situé en haut d'une colline verdoyante et son vis à vis sombre et déchiré, composé là encore de marnes noires, est frappant.
Cette randonnée à la portée de tous vaut pour les paysages lunaires de certaines portions, pour les gorges et pour la cascade. Le reste n'est pas passionnant car la vue est toujours limitée soit par la forêt soit par les parois rocheuses. Elle n'en reste pas moins agréable ne serait-ce que pour la fraicheur reposante quand on vient de la canicule de la côte. J'ai également vécu un moment rare, même dans la nature : lors d'une halte à l'ombre d'un chêne sur le chemin du retour j'ai écouté le silence total. Aucun bruit, pas de vent, pas d'oiseau, rien. Dans ce paysage minéral, l'expérience vaut le détour.
L'arrivée à Guillaume vous fera probablement passer par les gorges de Daluis qui offrent un spectacle rare. C'est un peu la version rouge du canyon du Verdon. Je vous raconterai probablement ça une autre fois.
Quelques chiffres
Altitude au départ : 1280 m
Dénivelé : 300 m
Durée : 3 h
Niveau : Facile, chemin large et bien balisé
Voir la randonnée sur le guide du conseil général