06 août 2009
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Notre détour de quelques 300 milles via Malte n’a pas d’autre objet que de passer un peu de temps avec GG et ma mère. Après cette longue période de préparation où je squattais dans le sud pour 50% de mon temps, tel un adolescent attardé, rejoint le dernier mois et demi par le gros de s troupes BY et les enfants- nous nous retrouvons aujourd’hui dans une configuration différente où, d’une certaine façon, nous pouvons enfin les recevoir. GG n’a en effet guère eu le temps de s’occuper de Thulé et la ligne superbe de son canot n’en fait pas pour autant un bateau préparé pour cette longue tirée estivale. Frigo, chiottes, douche, instruments en rade, fuite par la sonde et absence de bimini en pleine cagne, n’empêchent certes pas de naviguer mais peuvent sérieusement altérer le plaisir, voire créer des problèmes, car en bateau, un soucis grave est souvent la résultante d’une somme d’avaries bénignes qui se cumulent au plus mauvais moment possible. Du coup, c’est nous qui recevons à chaque mouillage dans notre boat sweet boat : Les bières sont fraîches, les prodiges culinaires de BY s’enchainent.
Dans le premier mouillage désolé d’une petite île de St
Paul‘s bay, où Galapiat mouille seul, à 10 m des rochers, tandis que, faute de
place, Thulé a jugé plus prudent de
mettre la pioche plus loin Nous débouchons une des trois bouteilles de champagne offertes par GG avant notre départ.
Pas la bouteille Parisienne, celle que
l’on boit machinalement à chaque sortie, dans n’importe quelle soirée, histoire
de tromper l’ennui. Non. Il y en a seulement trois dans la cale. Chacune à une
destination particulière définie par son généreux donateur: la première pour le
passage de l’équateur, la seconde, pour le lancement du troisième kid (oh là!! doucement),
la troisième étant laissée à notre discrétion. Ne sachant pas de quoi est fait
l’avenir, par définition incertain, cette dernière bouteille non attribuée
trouve là, sa meilleure finalité.
Une petite semaine avec GG depuis les Aeguades, 4 jours avec
ma mère, vu qu’ils repartent sur la Valette pour profiter
&Malte se révèle pelée et aride. Il suffit de longer ses côtes pour comprendre que toute denrée y est importée. Même le maquis n’y pousse pas. L’Imray la mentionne surtout comme une zone d’hivernage pour yachties. Effectivement, les tarifs sont ultra-attractifs. Quant aux mouillages, ils sont limités en nombre mais très authentiques même pendant la période estivale. Nous y sommes à chaque fois seuls. L’éloignement des autoroutes maritime du plaisancier congés payés est ici évident. Malte est décharnée et rugeuse dans les rares protections qu’elle procure. Mais, après de nombreux mouillages doux et beaux mais souvent trop partagés, cette brutalité solitaire a du bon. Nous avons le sentiment que le voyage commence vraiment ici. Dernier jour à Xlendi où nos deux bateaux trouvent une place au chausse pied dans une calanque exigüe. On y mouille court et on évite au ras de la caillasse. Le lendemain, nos routes divergent.