Le Musée Rodin l’été est un endroit bien agréable, mais surpeuplé. Il accueille jusqu’au 23 août une exposition sur la fabrique du portrait, qui présente de manière assez synthétique les portraits sculptés (et peints) faits par Rodin. Qu’il s’agisse de commandes ou de portraits d’amis, on n’y sent que rarement le souffle génial de ses grandes compositions mythiques. Peut-être la ‘cuisine’ est-elle trop présente dans cette expo (dessins préparatoires sous tous les angles, travail d’après photos, utilisations de pseudo sosies pour les modèles morts, comme Balzac pour qui pose un cocher de Tours –ressemblance régionaliste).
![Rodin Henry Baecque rodin-becque2.1250008514.jpg](http://media.paperblog.fr/i/220/2203955/portraits-masques-musee-rodin-L-2.jpeg)
Les sculptures les plus intéressantes sont celles où les formes se défont (ainsi les têtes de Clémenceau), se penchent déraisonnablement (comme un Victor Hugo en bronze sur un immense socle de pierre noire) ou flottent sur un voile venteux telle la tête en plâtre d’Henry Becque perchée sur le cou de l’ombre et sur une palette incongrue. C’est dans ces recherches extrêmes que Rodin s’affranchit de la commande, du beau portrait et affirme son génie créatif.
![Rodin Camille Claudel rodin-cc22.1250008531.jpg](http://media.paperblog.fr/i/220/2203955/portraits-masques-musee-rodin-L-3.jpeg)
Il est frappant que l’exposition d’art contemporain au même moment à l’Hôtel Biron ait tout à faire avec les masques comme refus du portrait, refus de l’identification. Gillian Wearing présente des vidéos toutes sur le même thème : des personnages portant des
![Gillian Wearing Confessions wearing.1250008602.jpg](http://media.paperblog.fr/i/220/2203955/portraits-masques-musee-rodin-L-4.jpeg)