Mots biaisés, cendrés,
Ancrés au papier beige.
Cortège de Destinations…
Florilège d’hommes rêvés…
Et puis, bien sûr, la fresque
De quelques silhouettes romanesques…
Mots cendrés…
Pages mièvres s’amarrant aux toussotements d’un siècle industriel !
Premier jet !
Mauvais poète.
Mots biaisés, cendrés,
Ancrés au papier beige
D’un siècle qui s’étrangle
Sous les vergues d’une pensée exsangue.
Ici,
Chanson vague de l’enfance arpégée,
Agrafée sur la page beige.
Là,
Des mots charbons
Croqués par le Transsibérien.
Plus loin,
Rien…
Sinon des souvenirs défigurés par l’imagination.
Et puis, enfin, entre les lignes (du chemin de fer),
L’adolescent rancunier, hésitant, qui vacille
Sous la faucille de l’espace et du temps,
L’adolescent,
Dans la locomotive noire qui croque la route,
Comme l’encre sur le papier.
" Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre? "
Mais nous voilà ailleurs, déjà !
Bien plus tard et ailleurs.
Une autre ville,
Un autre jour,
Un autre siècle,
Elle s’endort et je feuillette
Une anthologie de poésie.
Elle n’est pas Jeanne
Je ne suis pas lui,
Elle est moins jeune
Je n’ai rien de lyrique
Pourtant, sans doute que notre voyage à nous aussi
A quelque chose de métaphorique.
Enfin, si l’on veut…