Vilains petits canards

Publié le 29 mai 2009 par Georgesdimitrov

À propos des Dirtbombs il y a deux mois, nous vous avons mentionné un projet musical rassemblant le dessinateur de romans graphiques Alan Moore et le bassiste de Bauhaus, David J. Le résultat de cette collaboration particulière fut un single unique, paru en 1983 sous le titre The March Of The Sinister Ducks, les musiciens s’étant eux-mêmes nommés The Sinister Ducks.

La “marche” en question est un succulent morceau de musique sombre, absurde et loufoque, qui saura sans doute plaire aux amateurs des iconoclastes Tiger Lillies. Dans le même style cabaret quelque peu déjanté, Moore nous déclame d’une voix sépulcrale et passionnée sa profonde haine des canards. Vous les trouviez doux et mignons ? Entrez dans un univers où ces petits animaux fument des cigares en manteaux noirs, tout en vous épiant dans l’obscurité avec des petits yeux déments. La réputation de la prose d’Alan Moore n’étant plus à faire, nous vous joignons ci-dessous le texte entier de la chanson, d’une grande qualité. D’ailleurs, même si la pièce titre retient principalement l’attention, les deux chansons qu’on retrouve sur ce 7″ valent la peine d’être découvertes, le b-side (Old Gangsters Never Die) étant une longue ballade obscure et désespérée rappelant énormément le style lyrique de Nick Cave. Quack, quack !

Everyone thinks they’re such sweet little things
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Soft downy feathers and nice little wings
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
But there’s a poison I’d like to administer,
You think they’re cuddly but I think they’re sinister.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!

What are they doing at night in the park?
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Think of them waddling about in the dark.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Sneering and whispering and stealing your cars,
Reading pornography, smoking cigars.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!

Nasty and small undeserving of life.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
They smirk at your hairstyle and sleep with your wife.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Dressed in black jackets and horrible shoes,
Getting divorces and turning to booze.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!

Forcing old ladies to throw them some bread.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Who could deny they’d be better off dead?
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Look closer and you may recoil in surprise,
At web-footed fascists with mad little eyes.
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!
Ducks, Ducks! Quack, Quack! Quack, Quack!