Dans le genre “éminence grise du rock”, difficile de faire plus essentiel que Brian Eno. Né en 1948, l’homme-orchestre a été tour à tour chanteur, claviériste, arrangeur, producteur et collaborateur de groupes aussi essentiels et variés que les Talking Heads, U2 ou Ultravox. Sa première incarnation artistique est évidemment glam : en 1971, il se joint à la légende Roxy Music en tant qu’ingénieur du son et grand manitou du synthétiseur EMS VCS3. C’est alors l’époque du Londres à paillettes, où les précieux sons torturés du musicien (ainsi que ses extravagants costumes de scène !) font merveille. Un succès moyennement apprécié par le chanteur-diva Bryan Ferry… Après deux ans de collaborations houleuses, le divorce des deux “Briyans” est consommé et Eno s’installe en solo.
S’il est toujours encore très actif aujourd’hui, les années 1970 furent évidemment un terrain de jeu privilégié pour Brian Eno. De Londres, il passera notamment par l’Allemagne, cosignant avec David Bowie les étranges morceaux de la fameuse trilogie berlinoise (Low-Heroes-Lodger), et par New York, où ses expérimentations avec divers groupes du Lower East Side auraient donné naissance au mouvement no wave. Ajoutons également à ce palmarès un intérêt marqué pour une musique dite “savante”, minimaliste et exigeante, allant de l’ambient (le judicieusement intitulé Music For Airports en 1978) au classique contemporain (diverses collaborations avec Philip Glass). Bref, une carrière remarquable basée sur la recherche et l’avant-garde.
