Krug et ses comparses nous proposent un rock indie à forte tendance progressive et qui a l’heureux avantage de s’inspirer plus du glam rock que de lancinantes ballades folk. La comparaison avec des groupes comme Arcade Fire semble inévitable, mais là où leurs collègues mystiques tombent parfois dans la déprime ou la prétention, Sunset Rubdown réussit toujours à garder un enthousiasme communicatif et jovial. En comparaison avec leur album précédent (Random Spirit Lover, 2007) où des perles comme l’irrésistible The Mending Of The Gown cotoyaient de longues expérimentations sonores parfois fort confuses, Dragonslayer est beaucoup plus clair, dirigé et accessible. Apparentées à la fois à la vieille Angleterre et au XXIe siècle, les mélodies et progressions harmoniques de Krug se distinguent toujours par une approche modale teintée de médiévalisme, donnant à certaines chansons un caractère hors du temps. La distorsion des guitares arrive cependant toujours à point pour nous empêcher de sombrer dans la nostalgie, gardant la musique au sein d’un équilibre précaire, parfois avec quelques longueurs, parfois de manière très touchante.
Trois pistes illustrent magnifiquement cet album : la très belle Silver Moons, la très pop Paper Lace et la très épique Nightingale / December Song. Le groupe et ses virtuoses divagations musicales vous attendent en concert pour deux soirs cette fin de semaine, nous vous invitons évidemment à ne pas manquer l’occasion si vous êtes à Montréal.
Sunset Rubdown avec Elfin Saddle et The Witchies
11 et 12 juillet au Il Motore (179 Jean-Talon O.), 15$