France — Dans une lettre ouverte transmise samedi au Ministre congolais de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme, Greenpeace dénonce un grave manque de transparence dans la mise en application de la « réforme » du secteur forestier et demande au Gouvernement des clarifications urgentes.
Cette réforme, financée par les bailleurs internationaux, a été lancée il y a 7 ans déjà. En janvier 2009, le Ministre a annoncé les résultats finaux du processus de « révision légale » des titres d`exploitation forestière. Or un projet du Gouvernement de légaliser une poignée de titres supplémentaires, invalidés par la Commission interministérielle (CIM), semble toujours d`actualité. Une lettre de protestation de la société civile congolaise contre ce projet est restée sans réponse.
Sur le terrain, les communautés forestières, privées de tout droit de recours, sont maintenues dans une ignorance totale de la « réforme » phare des bailleurs. Même une information aussi simple que la liste des permis de coupe en vigueur n’a jamais été publiée. Les communautés voient les exploitants couper et évacuer du bois, sans même être informées de la légalité ou de l`illégalité de ces activités. Leur rôle est réduit à être les témoins impuissants de la dégradation de leurs forets et de leurs moyens de subsistance.
Il est urgent que la « réforme » du secteur forestier en RDC associe plus sérieusement les populations concernées.
Les enjeux sont de taille. Les forêts de RDC constituent le deuxième plus grand massif de forêts tropicales humides de la planète après la forêt amazonienne. La réforme forestière et l`attention internationale sur la richesse exceptionnelle des forêts congolaises pourraient être des opportunités historiques pour que la RDC :
Cela suppose – on en est loin – transparence et gouvernance efficaces. Cela doit aussi nécessairement s’appuyer sur un zonage national et participatif, respectueux des zones de forêts primaires intactes et des droits et usages des peuples autochtones et des communautés forestières, plutôt que de continuer á donner libre cours a une exploitation anarchique du bois.
Le Conseiller politique de Greenpeace Afrique á Kinshasa, conclut : « Il est encore temps de sauver les forets primaires intactes de la RDC et de soutenir des modèles de gestion véritablement durables et de développement local qui bénéficient aux congolais. Mais il faut agir très vite. »
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