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plongé dans un abîme de perplexité, ...

Publié le 12 juin 2009 par Desfraises

plongé dans un abîme de perplexité, ...un roman de Tracy Anne Warren traduit par Alice Bergerac (cliquez sur l'illustration)
Le peu que je sais de l’édition, on ne dit pas – c’est un principe auquel on ne déroge jamais – qu’on a été nègre. On ne dit jamais pour qui on a écrit. Non, je n’ai pas été nègre. En revanche, j’ai traduit des romans sentimentaux sous un pseudonyme féminin. Parce qu’il est communément admis qu’un roman sentimental est écrit par une femme, lu par une femme. Donc on ne froisse pas l’expertise d’une lectrice en lui imposant un traducteur. Encore moins un débutant. Aussi ai-je accepté la règle du jeu. J’ai adopté le prénom d’une de mes nièces, un prénom hautement symbolique, et le nom de ma ville de naissance.
Comme mon amie Nicole me le répétait inlassablement, alors que je déballais ma panoplie de dictionnaires, la règle n’est pas tant de comprendre l’Anglais que de maîtriser sa langue maternelle. Et c’est là que nous avons maudit quelques uns de mes enseignants de Français – et pas seulement – qui m’avaient seriné sur tous les tons de la gamme que j’écrivais mal. Il a donc fallu que je me débarrasse de nombreux tics, de formules alambiquées, de redondances. Le superflu, quoi.
En tant que traducteur-adaptateur, je me devais de respecter l’auteur, mais surtout l’histoire qu’il avait tricotée. Et la lectrice qui fréquente le rayon sentimental chez Leclerc et consorts. Être fidèle aux personnages, c’est aussi traquer les incohérences, les erreurs de l’auteur. Il arrive parfois qu’un auteur, dans l’euphorie d’une scène érotique par exemple, se trompe. C’est alors au traducteur de rectifier ici un changement intempestif de couleurs d’yeux, là un sous-vêtement qui avait déjà été ôté.

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