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Traversant un pré à une encâblure de chez mes parents, j’avise les buissons de mûres. Ils attendront encore un bon mois avant d’être dévalisés. Au pied de la clôture, je me contorsionne pour éviter que le fil de fer barbelé ne déchire mon polo maculé de terre. Les toiles d’araignée tendues dans la nuit s’accrochent à ma casquette. Les feuilles mortes crissent sous mes pas. C’est une explosion de verts tendres ou sombres. Il n’est pas encore temps de scruter le sol à la recherche des cèpes, alors je marche d’un pas alerte. Je photographie du houx ici, du buis là. Et puis…
Figé près d’un arbre, j’aperçois un chevreuil et sa chevrette qui galopent vers moi. Ils ne m’ont pas vu. L’une court de l’autre côté de la clôture. L’un – que j’ai reconnu à ses bois – poursuit l’autre et se fige devant moi. A deux mètres. Quelques secondes. Lui, perplexe. Puis rebrousse chemin aussi vite qu’il était arrivé. Emerveillé, incapable de bouger, je repasse le film de la rencontre dans ma tête.
Plus facile à photographier qu’un chevreuil, un phasme…
… à ne pas confondre avec les haricots bio du jardin. Ca n’a pas le même goût.