« Nos frères ivoiriens s’amusent avec le transport » dit Mme Aka en remuant la tête. Elle est épatée par le service et tout ce qui se passe autour d’elle. Nous sommes dans la gare de STC, plus connu sous le nom de Ghana Transport, à Abidjan- Treichville. C’est une société ghanéenne de transport qui fait la ligne Abidjan, Accra, Lomé et Cotonou.
C’est la première fois que dame Aka utilise les services de cette société. Elle apprécie le modèle des cars et la façon dont se fait le chargement, dans une gare sécurisée, entièrement clôturée avec des vigiles partout. Ses cars circulent en convoi. Il est marqué « Convoi humanitaire » dessus, je sais pas si c’est le fait d’une traduction anglaise ou une déformation du mot humanitaire. Peu importe, les gendarmes ivoiriens accompagnent le convoi jusqu’à Noé, la frontière ivoiro-ghanéenne. Ce qui les protége des coupeurs de routes et facilitent le passage des nombreux barrages des forces de l’ordre ivoirienne. Surtout ne me demandez pas quelle partenariat les lie à la gendarmerie.
Une commerçante béninoise à coté me confie, que les policiers ivoiriens sont les plus chiants des différents pays traversés, mais qu’ »avec Ghana Transport, on met moins de temps dans les barrages ».
Il est 9h 50, les quatre cars sortent de la gare avec 20 minutes de retard. Il parait que ce n’est pas un problème, dans 2h ils seront déjà au-delà d’Aboisso. 3 vont jusqu’à Cotonou, au lieu de deux comme d’habitude, du fait de la forte demande, et le dernier s’arrêtera à Accra.
« Je préfère payer 30 000 FCFA pour Abidjan Cotonou pour un voyage confortable et sécurisé, que d’économiser 5000 FCFA pour souffrir sur la route » a ajouté la commerçante avant de continuer à échanger avec ses parents venus l’accompagner. Les agents de sécurité me menacent de casser mon appareil si je continue de prendre des photos. C’est pas grave, j’ai déjà eu ce que je voulais. De toute façon, je garde de STC, plutôt l’image d’une société bien organisée.