En préférant se rendre à l’université d’été de la CFDT plutôt que de répondre à l’invitation du NPA, la direction de la CGT montre son vrai visage…
En effet, cette attitude en dit long selon moi sur ses préférences et la logique de compromission que dénoncent de nombreux syndiqués, y compris dans les rangs mêmes de la CGT.
Il n’est qu’à reprendre les termes de l’appel que j’ai diffusé dernièrement, issu de rénovation démocratique :
« Pendant ce temps, on assiste à une véritable débâcle syndicale, une piteuse retraite sur le front de la casse généralisée du tissu industriel français. Les ouvriers sont abandonnés à leur sort par des centrales résignées qui, en 2009, n’ont rien fait d’autre que d’organiser de grands défilés improductifs. »
Parmi ceux qui ont pourtant manifesté, beaucoup pensent la même chose et se posent la question de l’efficacité de ces manifestations à répétition qui n’ont en rien influé sur le rapport de force nécessaire entre les élites possédantes et les salariés. Quant au gouvernement, n’en parlons pas !
Quant à la responsabilité exclusive et singulière des centrales syndicales pour défendre les intérêts des salariés, c’est à dire le refus de voir d’autres qu’eux, les partis politiques en l’occurrence « prétendre donner des leçons aux responsables syndicaux » sur la conduite des luttes sociales », il faut savoir que de nombreux mouvements en leur sein dénoncent la logique si peu combattive des directions… qu’elles estiment à juste titre dépassées par les événements et inféodées au pouvoir en place. On ne peut donc être surpris sans une grande hypocrisie de ce que certains salariés cherchent à voir leurs intérêts un peu mieux représentés…
Ainsi, il suffit de reprendre la fameuse scène entre Chérèque, patron de la CFDT, et le cercle patronal ETHIC, dont le livre de Jacques Cotta¹ (« Riches et presque décomplexés » (Fayard), p 125), nous présente un extrait ici, pour se rendre compte à quel point il existe une proximité idéologique et opérationnelle dangereuse entre les directions des syndicats de salariés et les élites dirigeantes, dont la contiguïté ne va pas sans poser problème en termes de respect démocratique, c’est à dire de pouvoir du peuple…
Enfin, pour clore là ce billet, je ne peux m’empêcher de me souvenir de l’attitude de ce syndicat si respectueux des règles démocratiques et de ses adhérents qui, un certain Mercredi 24 juin 2009, a envoyé son Service d’Ordre expulser des sans papiers de la bourse du travail, profitant du fait que certains étaient partis manifester pour leur régularisation, sous l’œil bienveillant de la Police Nationale… et les a laissés pourrir sur le trottoir pendant des semaines… (voir ici pour plus de détails : dérapage de cons fédéraux (aux ordres d’autres, plus généraux…).
Alors, en termes de non respect des règles démocratiques, la CGT n’a certainement pas le monopole de la raison… ni du coeur. Et ce geste de mépris ne les grandit pas. Même si je ne suis pas au NPA… (clin d’oeil aux gens prompts au jugement facile..).
Pour approfondir le sujet, voir notamment (mais pas exclusivement) ici :
syndicats, briseurs de grève ?
Lettre ouverte aux états-majors syndicaux (par des militants CGT et FSU)
Syndiquez-vous quils disaient !
la colère gronde (lettre ouverte à bernard Thibault)
¹ Livre dont vous trouverez un billet de lecture détaillé chez l’ami des pas perdus ici