Mes indispensables : Television - Marquee Moon (1977)

Publié le 10 août 2009 par Toto

Bon, c'est l'été et j'avoue que j'en ai un peu assez d'écouter toujours des nouveautés. Un peu de vieillerie, ça fait aussi du bien de temps en temps. Et comme certains me reprochent de trop critiquer et finalement de ne rien aimer, ça va me permettre de parler des disques que j'aime. Cette nouvelle rubrique sera désormais tous les lundis et s'intitulera "Mes indispensables." Cette sélection de disques (100?) correspondra à mes goûts personnels et il ne faut pas forcément y voir de critères objectifs sur les chefs d'oeuvre officiels de l'histoire du rock. Même si pour commencer, je vais vous parler d'un classique intemporel unanimement reconnu comme tel. Il s'agit de l'incontournable "Marquee Moon" du groupe Television. Parce que ce disque dépasse le cadre de la simple musique rock, pour venir côtoyer entre autres, l'univers du jazz. Avec ce disque, le groupe new-yorkais avait réussi à produire une musique de mutants, qui restera à jamais unique, "a moment in time" comme disent les anglais. Ils n'égaleront jamais ce premier essai. Tom Verlaine et son acolyte Richard Lloyd sont alors des dieux de la guitare et pour une fois, un solo de guitare n'est pas éprouvant et inutile mais participe au contraire à la magie de l'ensemble. 8 titres et autant de chefs d'oeuvre incontournables, pas une seule faute de goût. "Marquee Moon" doit autant au Velvet Underground et à la poésie d'un Lou Reed, qu'aux expérimentations sonores d'un John Coltrane. Rock, jazz, punk, personne n'a jamais vraiment réussi à étiqueter cette musique. 1977 était une année véritablement formidable.
Suite à mon profond attachement pour ce disque, j'ai été voir le groupe en concert, il y a quelques années, pour une de leurs nombreuses reformations, et j'ai malheureusement été très déçu. Television ressemblait à un groupe de vieux papys un peu aigris, se plaignant constamment du matériel soit-disant défectueux. Je n'avais pas retrouvé la magie de leur premier album. Je me suis alors dit qu'il ne fallait sans doute jamais essayer de revoir ses idoles, surtout aussi longtemps après, c'est toujours décevant. Les hommes sont quelque fois profondément ... humains. Heureusement, la musique, elle, est éternelle.