Jeudi 16 juillet, la rareté calorifère pointant de nouveau son nez avant le déluge annoncé par une atmosphère chargée, l’envie de se replonger dans une salade de tomates cerise destructurée portant la signature du chef de la rue du Nil ressurgit de façon prononcée.
Oui, mais… après avoir ravi 150 invités au début de l’été, je n’étais pas la seule froggy à vouloir me rafraîchir devant une assiette inventive. Point de tablée disposée à m’accueillir ! Qu’à cela ne tienne, si ce n’est lui, ce sera donc son (beau) frère… puisque tout d’eux se sont rencontrés dans les cuisines de Jamie Oliver de l’autre côté du tunnel. C’était donc décidé, direction l’Office, rue Riché dans le neuvième arrondissement.
Petite salle au chef invisible, le restaurant se veut dans l’air du temps, bistrot épuré à la déco légèrement vintage, deux (jeunes) hommes en salle, miroirs nordiques de leurs acolytes du restaurant Chateaubriand, à la même allure décontractée … c’est aussi ça la nouvelle cuisine ! Une carte, changeante, trois entrées, deux plats, trois desserts. La carte des vins, intelligente mais ne privilégiant pas le vin au verre. Les plats arrivent du sous-sol où officie Nicolas Scheidt, le jeune chef. L’entrée, comme je m’y attendais, est superbe. Des blancs de seiche, fermes, enrobés dans un joli méli-mélo de douces tomates cerise confites. Des olives noires dénoyautées fraîchement, relèvent par leur très légère amertume le sucré des petites tomates. De délicates feuilles de basilic pourpre sont déposées çà et là, ajoutant une douceur subtile, différente de celle apportée par les oignons nouveaux à cette assiette savoureuse. Son allure et son inventivité pertinente fait écho à celle de son camarade de la rue du Nil.
Malheureux hasard ou erreur d’appréciation, la suite ne fut pas à la hauteur de l’entrée malgré une présentation des plus appétissantes… J’avais délaissé la pintade avec ses pommes de terre boulangère, lui préférant le poisson plus léger dans la chaleur orageuse de cette soirée. Un inexpliqué surplus de salaison me fit oublier jusqu’au nom de l’animal marin et commander plusieurs carafes d’eau ! Déçue, je ne pus m’empêcher de planter ma fourchette dans un morceau de pintade trônant dans l’assiette me faisant face. La frustration fut alors à son comble car la viande était délicieusement fondante et parfumée, presque printanière grâce à une cuisson à basse température.
Laissant mon assiette à moitié pleine, j’accueillais, avec un délice non feint, les desserts : la tarte au citron dépourvue d’amertume, étonnante par sa douceur tout juste sucrée, était surmontée d’un caramel, certes agréable mais superflu ; le sorbet à la framboise, joliment présenté avec des framboises entières et un biscuit maison, manquait, en revanche, de subtilité.
La salaison excessive ressurgit comme une métaphore dans l’addition. Si les idées apparaissent aux détours des plats, il manque encore de la maîtrise pour justifier des prix un peu exagérés en temps de baisse historique de la TVA !
L’office 3 rue Riché 75009 Paris01 47 70 67 31 Frenchie
5 rue du Nil
75002 Paris
01 40 39 96 19
www.omnivore.fr
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