VENEZUELA : "Le peuple et les forces armées doivent se tenir prêts au combat" contre la Colombie

Publié le 10 août 2009 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a invité, dimanche 9 août, "le peuple et les forces armées" à se tenir "prêts au combat" contre la Colombie, alors que, selon lui, "la menace contre nous grandit", référence au projet colombien d'extension de la présence militaire américaine sur certaines de ses bases.

Lors de son intervention télévisée hebdomadaire, M. Chavez a également affirmé que des soldats colombiens à bord d'un bateau avaient traversé brièvement l'Orénoque, qui marque la frontière entre les deux pays. "C'est une provocation de la part du gouvernement du [président colombien Alvaro] Uribe (...) Les Yankees ont commencé à commander les forces militaires colombiennes", a déclaré le président vénézuélien.


Bogota a démenti toute incursion en territoire vénézuélien après vérification du ministère de la défense auprès de ses gradés dans la région. Cette nouvelle passe d'armes intervient à la veille d'un sommet régional en Equateur, où Hugo Chavez, chef de file de l'antiaméricanisme en Amérique du Sud, a invité Alvaro Uribe à venir s'expliquer. Le président colombien n'a pas prévu de s'y rendre.

Le projet de renforts américains, que le président colombien juge nécessaire pour renforcer la lutte contre le trafic de drogue, a provoqué la colère de son homologue vénézuélien, qui y voit une menace pour son pays. En signe de protestation, Hugo Chavez a annoncé dimanche la fin d'une subvention accordée à Bogota sur les ventes de carburant. "Arrêtons la livraison de carburant [subventionné] tout de suite, laissons-les l'acheter au véritable prix. Pourquoi ferions-nous une faveur comme celle-ci au gouvernement d'Uribe ?", s'est interrogé M. Chavez.

En vertu d'un accord passé en 2008, le Venezuela vend entre 50.000 et 120.000 barils d'essence chaque mois à Bogota à un prix avantageux afin de lutter contre la contrebande de carburant. Hugo Chavez avait déjà annoncé la semaine dernière des mesures pour limiter les importations de voitures colombiennes et, dimanche, il a exhorté les entreprises vénézuéliennes à limiter leurs achats de produits colombiens.

Le président vénézuélien avait ordonné vendredi à son ambassadeur en Colombie de retourner à Bogota, quelques jours après l'avoir rappelé. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint sept milliards de dollars l'an passé. Le Venezuela exporte principalement du pétrole et des produits chimiques et importe des produits alimentaires et du textile.

Source du texte : LE MONDE.FR