Les funérailles de vieilles personnes sont l'occasion de réjouissances. N'ont-elles pas eu leur compte de vie? Cependant il convient traditionnellement de vérifier la cause cachée du décès. C'est aux devins de la révéler.
Funérailles d'un vieux
1/ Mort du vieux.
Quand un vieux tombe malade chez nous, s'il s'agit d'une maladie qui mène à la mort, les gens le savent. Quand ils se rendent compte de sa gravité, si les temps sont difficiles, par exemple : en période de soudure, il n'y a plus de quoi manger, difficile de faire la fête ... ils utilisent d'abord beaucoup de remèdes. Ils vont voir les géomanciens pour la divination et font des offrandes pour que la mort puisse se déplacer un peu et s'écarter du malade, convaincus que certains devins ont ce pouvoir. Ils font de 'solides' offrandes qu'ils posent à son chevet.
Certaines pratiques même utilisent un bâton, un bâton de 'sunsun'. On le met dans la main du malade pour l'aider à se lever. S'il arrive à se mettre debout, alors, il ne va pas mourir, il ne va pas guérir; il ne va pas trépasser, il ne pas revenir à lui non plus, jusqu'au moment qui leur paraît propice, celui où tout est déjà prêt. Entre temps, ils ont envoyé des messages à la parenté : aux beaux-enfants, aux soeurs cadettes, aux soeurs aînées, et à tous les amis de poids. Ce message leur disait à tous : 'Un tel est malade'. Beaucoup viennent voir de quelle maladie il s'agit. Certains viennent avec une poule, d'autres avec de l'argent, d'autres avec du mil pour en faire de la bouillie à donner au malade. Quant à eux, s'ils s'estiment prêts à faire la fête, au moment qui leur paraît propice, ils enlèvent toutes leurs offrandes déposées à son chevet, ou bien s'il s'agit du bâton de 'sunsun', ils l'emportent, puisqu'il est bien auprès d'eux comme ça, mais ils le savent bien, il n'a plus rien d'un homme. Ensuite après un jour ou deux jours, il meurt.
Quand il est bien mort, ils font vite chauffer de l'eau pour sa toilette et le couchent.
Bamanan, langue et culture Bambara