Mes considérations du passage du millier (Mille et quelques) contenaient une erreur : mon art du billet a beaucoup évolué. J’ai relu récemment quelques-uns de mes billets initiaux. Je les trouve lourds, didactiques, flagorneurs, prétentieux, artificiels, et mal écrits. J’ai finalement eu du mal à trouver mon style et mon rythme.
Cela s’explique probablement parce que, inconsciemment, j’étais assiégé par des ambitions contradictoires : faire de la réclame à mes compétences de consultant, à mes livres ; montrer que je suis un homme important ; viser le hit parade des blogs…
Edgar Schein a fait une observation judicieuse au sujet des choix de carrière (Career Anchors) : nous sommes pris entre des tentations qui nous rendent incohérents. Il faut savoir repérer celle qui nous convient vraiment, et couper les amarres avec les autres.
N’ai-je plus qu’une direction ? Si c’est le cas, il semblerait que ce soit celle d’un bloc-note que j’écris pour moi, avec une contrainte qui oriente ma créativité : ne pas dire n’importe quoi, parce que je peux être lu.
Une révélation (304) fut que blogger est un exercice de démocratie. C’est dire ce que l’on doit dire, en son âme et conscience, sans censure mais en respectant les règles de la société. C’est l’exercice même du changement, du « stretch goal » : employer les règles de la société pour obtenir ce que l’on désire.
D'ailleurs, si l’écriture du blog est un exercice difficile c’est moins à cause des règles de la société que de l’auto censure, ou de la paresse intellectuelle ?, je lis, j’entends, je ne réagis pas : sans doute, j’espère que les événements se résoudront d’eux-mêmes.