Dans le cadre du « Dimanche poétique » de Celsmoon,je propose à mon tour un poème de voyage, de ce grand voyageur qu’était Valéry Larbaud (1881-1957)
Dans le clair petit bar aux meubles bien cirés,
Nous avons longuement bu des boissons anglaises
C’était intime et chaud sous les rideaux tirés.
Dehors, le vent de mer faisait trembler les chaises.
On eût dit un fumoir de navire ou de train :
J’avais le cœur serré comme quand on voyage ;
J’étais tout attendri, j’étais doux et lointain ;
J’étais comme un enfant plein d’angoisse et très sage.
Cependant tout était calme autour de nous !
Des gens, prés du comptoir, faisaient des confidences.
Oh ! Comme on est petit, comme on est à genoux,
Certains soirs, vous sentant si prés, ô flots immenses !
Valéry Larbaud
« Morte-saison »
Le poème du dimanche de Edelwe