À une époque, mon copain Yves et moi avions installé notre atelier de bricolage dans la grange derrière la maison de ses parents. On y passait de longs moments à fabriquer des meubles et c’est là qu’a été fabriquée (entre autres) l’immense bibliothèque qui trône dans mon salon. À l’époque, j’étais célibataire et j’avais beaucoup de temps libre... et je le passais bien souvent à l’atelier.
Évariste, le père de Yves, venait souvent faire son petit tour. Il s’appuyait sur un coin de l’établi et on piquait une jasette. C’était un monsieur déjà assez âgé à l’époque et j’appréciais bien ses petites visites. Parfois même, j’étirais le cou et regardais en direction de la maison en espérant qu’il passerait. C’était un passionné qui aimait discuter et je me souviens de quelques fois où il est arrivé avec deux Stella Artois bien fraîches qu’on sirotait ensemble.
Je n’ai pas eu l’occasion de le connaître beaucoup, mais le bout que je connaissais de lui, je l’aimais bien.
Évariste, était malade depuis quelque temps et il est décédé vendredi soir emporté par le cancer.
J’aurai aimé aller à ses funérailles, le saluer une dernière fois et offrir mes sympathies à sa famille. J’aurais aimé faire de gros câlins à trois belles filles que j’aime beaucoup et qui viennent de perdre leur grand-père. J’aurais aimé... mais je suis loin, vraiment loin.
Alors, j’ai eu envie d’écrire ce petit bout de texte pour me souvenir d’Évariste... et pour dire à ceux qui l’aimaient que je pense à eux. Je m’achèterai une petite Stella Artois à sa mémoire.