J’avais vu cette année l’incroyable film sur Giulio Andreotti “Il Divo”
j’ai lu cet été, Gomorra (également adapté au cinéma) et sa célèbre affiche
et l’ensemble ne peut qu’impressionner sur la vigueur et la lucidité des écrivains et cinéastes italiens.
Dans un pays ou le dirigeant est “100 fois Sarkozy”, première fortune du pays, dirigeant des principales chaines de télé, du plus grand club de foot etc etc.. sortent des œuvres qui dénoncent, sans pseudonyme ou “clef”, des responsables de premier plan vivants.
Quel film en France aborderait comme le film de Paolo Sorrentino la carrière plus que tortueuse du grand manitou de la politique italienne depuis 1945 (pour mémoire Guilio Andretti a participé a quasiment tous les gouvernements italiens de 1945 a 2002), une sorte de synthèse d’Edgar Faure, de Mitterrand et de Chirac, montrant sans détour ses liens avec les pouvoirs les plus occultes. Sans parler des qualités esthétiques du film et de l’extraordinaire composition de l’acteur principal, Toni Servillo.
Quel livre en France dénoncerait la corruption, et bien au delà, par exemple dans les 3 départements de la Cote, comme le livre de Roberto Saviano. Celui ci, au péril réellement de sa vie, puisqu’il a sillonné pendant des années comme journaliste, en scooter, sa ville natale Naples et les provinces environnantes, décrit dans le détail le mode de vie et la bande de chaque parrain “cammorriste” (la mafia version napolitaine, 5 fois plus puissante), dénonce chaque assassinat, chaque marché truqué .
N’oublions pas non plus voici quelques années ce que montrait Nanni Morreti, ou encore avant, Dario Fo.
Ici, on aboie fort contre “les pouvoirs”, sans citer de noms, mais malheureusement notre cinéma nous sort surtout des comédies sentimentales sans grande prise de risque, souvent réalisées et jouées par des “filles et fils de” (le talent ici doit être héréditaire).
Pourtant les dossiers ne manquent pas. Mais le courage lui, doit manquer.
David Dornbusch