Ciné Mix [Juillet 2oo9]

Publié le 09 août 2009 par Lulla

Coup de Coeur

LA-HAUT (3D)

   Carl, un vieil homme de 78 ans, décide, à la mort de sa femme, de réaliser leur rêve : partir pour l'Amérique du Sud. Il décide alors d'attacher sa maison à des milliers de ballons et s'envole avec elle pour une aventure dans le ciel aux cotés du petit Russell, un enfant de 9 ans toujours très enthousiaste ! // Vous imaginez ce film mignon et poétique rien qu'en voyant l'affiche ? Alors vous avez tort : il est bien plus que ça ! Il n'est pas mignon, il est magnifique. Il n'est pas poétique, il est... le mot n'existe pas. Pixar nous a habitué, avec Wall-E notamment, à traiter de sujets graves et sérieux (l'écologie, ici la vieillesse) avec fantaisie et émotion. L'idée même de cette maison volante est superbe, mais tout ce qui précède le voyage est d'une profondeur rarement atteinte dans un dessin-animé. La perte de l'être aimé, la peur de la mort, voilà des problèmatiques très adultes qui ne peuvent que toucher. Les premières minutes du film sont ainsi bouleversantes. Ensuite, c'est le thème de la poursuite des rêves qui est abordé et qui parle forcément aux petits et aux grands. La deuxième moitié du film, à partir du moment où la fine équipe débarque à Paradise Falls, est un peu moins réussie, la faute aux chiens qui parlent peut-être, mais reste un excellent divertissement bourré d'humour. Là-Haut est donc LE film à voir cet été et il fait d'ores et déjà partie des classiques du cinéma d'animation. Si vous le pouvez, privilégiez la version en 3D. Elle n'a jamais eu autant de sens que pour ce film ! Un grand bol d'air frais.

Les Autres Films

LES BEAUX GOSSES

   Hervé, un adolescent boutonneux et franchement ingrat, a les hormones en ébullition et n'a plus que deux buts dans la vie : sortir avec une fille puis coucher avec cette fille ! Forcément, lorsqu'Aurore, une des plus belles filles du lycée, s'intéresse à lui, rien ne va plus ! Il va se faire "aider" par son meilleur ami, Camel, adepte des films X et des pages lingerie de La Redoute... // Une excellente comédie française au succès innatendu : voilà qui se fait de plus en plus rare. Y'a bien eu les Ch'tis, mais juste pour le succès innatendu hein. Les Beaux Gosses me fait penser à tous ces films des années 80 type Les Sous-Doués ou P.R.O.F.S. C'est le même genre d'humour de bas-étage qui ne peut que vous faire rire voire hurler de rire. Bien-sûr, quand on a vu la bande-annonce, on a vu certaines des meilleures scènes, mais il y en a encore beaucoup d'autres dans le film qui valent le coup d'oeil. L'ensemble est clairement exagéré, la fin un peu abrupte, mais qu'importe : on a pas fini de voir et revoir Les Beaux Gosses à mon avis ! 

CORALINE (3D)

   Coraline est une petite fille espiègle et solitaire, contre son gré, qui vient d'emmenager dans une étrange maison. Pour tromper l'ennui, elle décide d'explorer la demeure et se retrouve coincée dans un autre monde où son autre mère est bien plus sympathique que sa vraie mère et où son autre père est bien plus disponible que son vrai père. Malheureusement, ce rêve se transforme rapidement en cauchemar... // Ne tombez pas dans le piège qui consiste à croire que Coraline est proche de l'univers de Tim Burton ! Bien-sûr, on retrouve quelques similitudes, un certain esprit gothique par exemple, mais ce film est beaucoup plus enfantin et il n'a pas grand chose de cruel. On frissonne de temps à autres mais l'ensemble est bien trop gentillet à mon goût. Il faut toutefois saluer le travail du réalisateur, Henry Selick, qui prend de l'ampleur à travers la 3D même si elle n'est pas ici indispensable, et les voix en VO de Dakota Fanning et Jennifer Saunders. Je serai un peu moins élogieux envers Teri Hatcher, qui n'a pas réussi à me faire oublier Susan Mayer, mais c'est peut-être moi qui fait une fixette. Un film d'animation qui séduit donc surtout les enfants, moins les adultes.   

PUBLIC ENEMIES

  L'histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors-pair, qui a été considéré comme "l'ennemi public numéro 1" dans l'Amérique des années 30. Melvin Purvis, un agent fédéral obstiné, l'a traqué sans relâche... // Pas convaincu par le nouveau Michael Mann. A la base, je le savais en y allant : ce n'est pas mon genre de film. J'ai été donc agréablement surpris en me rendant compte que je ne m'ennuyais pas, pas une seconde ! Malheureusement, cette histoire on la connaît par coeur. Elle a été traitée dans bien d'autres films, aussi bien voire mieux. On attend dèsespérément le moment où le film va se transcender et nous offrir quelque chose de différent mais ce moment n'arrive jamais. A la place, on a droit à des scènes d'amour vues et revues, sans profondeur, et aussi à quelques scènes faciles et ridicules qui décrédibilisent complètement le propos. Je ne m'étenderais pas sur le jeu de Christian Bale, totalement inexpressif, comme dans The Dark Knight, ni sur celui de Marion Cotillard, qui fait de son mieux, qui s'en sort honorablement mais son personnage manque de développement. Johnny Depp est très bien, as usual. Le point fort du film est sa réalisation souvent inspirée, avec une scène, notamment, hallucinante de maîtrise ! 

Séance de rattrapage

J'IRAI DORMIR A HOLLYWOOD

   Antoine de Maximy parcourt les Etats-Unis d'Est en Ouest à bord d'un corbillard rouge flamboyant et fait la rencontre d'Américains qui se livrent avec sincérité et naturel. Ils parlent de leur vision de la vie, de leurs espoirs, de leurs déceptions... // J'attendais beaucoup de ce documentaire et, pour avoir vu quelques numéros de l'émission dont il est adapté, je pensais qu'il avait quelque chose de plus pour qu'il soit diffusé dans les salles de cinéma. A part sa durée (1h30), pas grand chose ne le différencie des autres opus de la série, si ce n'est la destination, qui évoque certainement beaucoup plus de choses au grand public. Et je ne vais pas prétendre le contraire : je rêve de partir un jour aux Etats-Unis, faire ce grand voyage d'Est en Ouest, dormir dans des motels miteux sur le bord de la route 66, jouer aux machines à sous à Las Vegas, me recueillir à Wilmington en éternel fan de Dawson, flamber à Miami, prendre un taxi jaune à New York... Ce documentaire est authentique, les rencontres faites sont intéressantes et souvent émouvantes, certains passages sont prenants (à la Nouvelle-Orléans dévastée et dangereuse par exemple) mais il manque quelque chose. En fait, il aurait mérité de durer plus longtemps ou alors carrément d'adopter un format série, en plusieurs épisodes. Je ressors du visionnage émerveillé mais frustré.