Union européenne : Les inconnues polonaises…

ECLAIRAGE RELATIO--Le chef de l'Etat polonais, M. Kaczynski est attendu, à Paris, lundi 8 octobre, puis à Berlin le 12 octobre, pour rencontrer le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel avant le sommet européen. Lèvera-t-il quelques une des ambiguïtés de ses positions et quelques unes des inconnues qui font planer de grosses incertitudes sur la cohésion de l’Union en termes de « valeurs » (positions sur la peine de mort, entre autres…) et sur la ratification du nouveau « traité » ?  

Les élections législatives anticipées polonaises, qui se tiendront le 21 octobre, soit deux jours après le sommet de Lisbonne ne favorisent guère à Varsovie des prises de positions très conformes à ce que devrait être « l’esprit européen ». Diplomates et observateurs européens craignent que le calendrier n'incite les frères Kaczynski à poser des conditions de dernière heure pour le nouveau traité, au nom d'une défense ferme des intérêts nationaux, l'un des mots d'ordre de leur droite conservatrice et nationaliste, pour ne pas dire hostile à l’Union.

Ce scénario est d'autant plus à redouter que les conservateurs polonais ont déjà durci leur ligne sur la plupart des dossiers européens. A tel point que l'ancien président social-démocrate Aleksander Kwasniewski, tête de liste du centre-gauche, à qualifié la politique européenne des frères Kaczynski de "catastrophe"…

Une éclaircie dans le ciel noir de Pologne : Lech Kaczynski, en rencontrant des  journalistes européens s’est voulu rassurant. « Le traité constitutionnel, pour moi c'est du passé. Nous sommes déjà arrivés à un compromis. » Pourtant, la presse polonaise s’inquiète toujours  du sort réservé au mécanisme de Ioannina dans le traité européen. « La Pologne a annoncé qu'elle n'accepterait pas le nouveau traité européen si le mécanisme de Ioannina n'y était pas inscrit », titrait ainsi jeudi le quotidien conservateur Dziennik. Ce mécanisme, on le sait,  permet de bloquer une décision européenne avec un nombre de voix légèrement inférieur à la minorité de blocage. Il permettrait de rééquilibrer le poids de la Pologne dans l'Union européenne lorsque le système de vote du traité de Nice, qui lui est favorable, ne sera plus en vigueur.