En janvier 2007, la loi contre la pollution visuelle à Sao Paulo entrait en vigueur. Elle promulgait la disparition rapide de tous les encarts publicitaires de la ville. Plus de tract, plus de panneau électronique, plus d'affiche.
" Ville idéale " pour les écolos, " consternation " chez les commerçants et les afficionnados du marketing. " C'est une loi radicale qui casse les lois de l'économie de marché et décrédibilise la loi...Nous vivons dans une société de consommation, et l'essence du capitalisme est la disponibilité de l'information sur les produits " (Marcel Solimeo, chef de l'Association de Commerce de São Paulo). On aurait pu alors penser que la pression exercée mettrait à mal la politique écolo-citoyenne de la ville.
Et pourtant ! Aujourd'hui Sao Paulo est débarassée de toute publicité. On redécouvre des batiments auparavant dissimulés sous des affichages géants, des points de vues, des paysages. C'est une victoire de l'intérêt public sur l'intérêt privé, principal mot d'ordre des dirigeants du continent sud-américain. " Ce que nous voulons, c'est un changement complet de culture... oui, certains devront en payer le prix. Mais la situation était hors de contrôle, et la population avait clairement donné une opinion favorable à notre loi " (Roberto Tripoli, président du conseil municipal).
Je finirai sur sur cette preuve de mauvaise foi d'un publiciste brésilien qui réagissait à cette nouvelle loi : " La publicité est une forme d'art, et, quand vous êtes en voiture ou seul à pied, une distraction qui aide à soulager la solitude et l'ennui. " Certainement. Mais encore faut-il avoir " le choix " de ne pas la regarder.
Et puis quelle tête feraient nos entrepreneurs si l'état prenait comme mesure de remplacer les encarts publicitaires par des oeuvres d'arts ?