Nouveau scandale à la Société Générale, l'ancien patron de la Banque d'Investissement, Jean-Pierre Mustier est sous le coup d'une enquête pour délit d'initié. L'AMF lui reproche d'avoir vendu ses titres (dont une partie de ses titres SG) grâce à des informations privilégiées sur l'effet des subprimes. Nous étions en été 2007.
Pour ceux qui connaissent le monde de la finance, Mustier est un personnage particulier. Cet homme est à l'origine du succès prodigieux de SG dans le domaine des dérivés actions et a hissé l'entreprise au premier rang mondial. Ce génie des mathématiques est un homme supérieurement intelligent mais qui pense comme un ordinateur : il n'y a aucune place pour le sentiment ou l'affect. Ceci a forgé la culture de SG dans ce domaine, le trading de SG est connu pour son efficacité même si cela se paie au prix d'une pression de tous les instants et d'une vraie brutalité dans les rapports humains. Mustier a fait des jaloux, l'arrogance de SG agaçait, l'affaire Kerviel a donc été l'occasion de le flinguer. Ceci a été fait et bien fait. Rappellons qu'après l'affaire JK, sa démission a été refusée par le conseil d'administration.
Là, cette affaire me fait rire car on reproche à l'un des plus brillant patron de Banque d'Investissement d'avoir soldé son portefeuille quand les marchés montraient des signes de grande faiblesse. Suivre et anticiper les marchés, c'était son métier, je ne vois donc rien de choquant à son anticipation fondée sur une observation pertinente du taux des obligations du Trésor américain. Il n'avait pas besoin d'information spéciales pour se faire une idée de la gravité de la situation, tout simplement parce qu'un type aussi brillant n'en avait pas besoin.