En 1977 quand Mink Deville a déboulé au milieu de la scène punk le groupe a fait son petit effet. Loin du débrayé et des éructations destroy de la musique de cette époque, Mink Deville et son gang cultivait une certaine classe. Willie DeVille le leader était un nouveau Brummel, grand échalas à la coupe de cheveux Pompadour et moustache fine, costard cintré, cravate mince, boots pointues allongeant encore plus la silhouette si c'est possible, toujours la cigarette à la main et musique élégante elle aussi. Le premier album Cabretta mariait les rythmes mariachis, rythm'n blues et voix de crooner. Je rappelle quelques merveilles de ce premier essai, Mixed Up Shook Up Girl, Cadillac Walk, Spanish Troll etc. Un coup de maître d'entrée. Suivrons les années suivantes, Return To Magenta (1978) et Le Chat Bleu (hommage à Edith Piaf !) en 1980.
La carrière de Willie se poursuivra en solitaire et sous le nom de Willie DeVille avec un nouveau look tout aussi étudié. Très longs cheveux, tatouages, bagues, canne épée à pommeau d'argent, réminiscences indiennes, mais toujours sa musique gardera une élégance et une classe certaine, quelque soit l'inspiration du moment, comme lors de ce Victory Mixture très New Orleans (1990). Son dernier album Pistola est paru l'année dernière et il semblait remonter une pente qui était passée par la
dope. Encore jeune ( ?), 56 ans, nous espérions encore de nombreux CD à venir, mais le destin en a décidé autrement en lui envoyant le crabe fatal avons-nous appris hier.Il me reste tous ses disques, un trésor qui n'est pas mince et mes souvenirs de concerts, à La Cigale (1988), à l'Elysée Montmartre (1991) ou à l'Olympia (1992) entre autres, où noyé dans des nuages de fumée de cigarette, prenant la pose et nous toisant de sa haute taille il nous balançait ses tripes emballées dans sa voix de velours. Hasta la vista ! Willie !