L'été meurtrier de l'industrie française !

Publié le 08 août 2009 par Pierreregnault

Les vacances sont une occasion de parcourir nos belles régions françaises. Cette année, elles permettent aussi de voir fleurir, dans de nombreuses bourgades, partout en France, des banderoles appelant  à se mobiliser contre la fermeture de telle ou telle usine, plus souvent encore à obtenir une prime de départ plus conséquente. Désolant !


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Pierre Regnault

La désindustrialisation de la France est en route de longue date. L’industrie de la machine outil française est morte depuis longtemps. C’est justement cette industrie qui permet  à l’Allemagne de continuer de battre – pour l’instant - des records d‘exportation à destination de la Chine. Il y a eu aussi l’échec du plan câble…. Si l’on exclue la période de reconstruction d’après guerre (les trente glorieuses), l’industrie a perdu de sa superbe en France dans les dernières décennies.

Bien sûr, on ne peut oublier les succès de l’aéronautique (Airbus), de la fusée Ariane, la construction navale – qui se maintient vaille que vaille – tous très liés à notre histoire nationale. Sans oublier l’automobile, avec PSA et Renault.


Mais justement. L’automobile vacille et avec elle toute une série de sous-traitants et d’équipementiers des usines automobiles….

La crise actuelle semble simplement accélérer une désindustrialisation à l’œuvre depuis bien longtemps, révélant ainsi la faiblesse de notre industrie, les dégâts d’une mondialisation non contrôlée, l’absence d’une politique industrielle digne de ce nom et l’incapacité de l’Europe à anticiper, à protéger son industrie.

Qu’on le veuille ou non, un pays ne peut pas vivre sans industrie, fut-elle adaptée aux nouveaux besoins (énergies vertes, nouveaux modes de consommation et de transports, etc.). Un pays ne peut vivre et progresser qu’avec les services et le tourisme.

Que constate-t-on aujourd’hui ? Des centaines de plans sociaux en cours ou en préparation : continental, Molex, Amora, New Fabris, JLG, Nortel France, Sony, Scapa, .. et SKF à Fontenay le Comte, avec comme seul motif de lutte sociale, non pas l’emploi, mais le montant des primes de départ  (!). Cela en dit long sur la croyance ancrée chez les salariés que rien n’est possible.

La France et l’Europe ont pourtant des atouts considérables, mais inexploités.

Aucune mobilisation digne de ce nom n’est en marche. Le Grenelle de l’environnement était une bonne idée, même si on sent bien qu’il va accoucher d’une souris.

C’est un Grenelle européen de l’industrie, de  l’économie et de l’emploi durables qu’il faut initier.

Voilà un objectif pour une nouvelle sociale démocratie offensive, pour une nouvelle gauche qui doit avoir de l’ambition. Celle de redonner espoir à  notre pays, aux plus déshérités, aux nouvelles générations. Celle qui doit conjuguer « initiative individuelle et responsabilité collective » « développement et écologie », « économie et justice sociale ».