" Lorsque j’étais petite fille, j’étais fascinée par les œufs de grenouilles. Je croyais que c’était des perles et je voulais les attraper pour m’en faire des colliers. Évidemment, elles me glissaient entre les doigts et s’écrasaient. Je passais des heures entières au bord de la rivière sans rien comprendre. Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque que j’ai eu la chance d’aller faire des études de biologie à l’étranger, que j’ai compris la métamorphose des grenouilles. J’ai ensuite étudié l’eau et l’environnement. Je sais aujourd’hui que les grenouilles sont un indicateur très important d’eau propre et je comprends l’intérêt d’entretenir la richesse de la biodiversité. Je ne le répèterai jamais assez : si l’Afrique a échoué dans son développement c’est parce qu’elle n’a pas assez investi dans la formation et l’éducation de sa population. Et c’est également pour cette raison que nous ne pouvons pas exploiter nous-mêmes nos énormes ressources naturelles"
Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004, prouve qu’en plantant des arbres on peut aussi faire germer des idées.
L’Afrique peut-elle avoir sa propre définition de ce qu’est le Développement durable ?
Le rapport de la commission Brundtland* qui, dans les années 1980,a introduit cette fameuse notion de développement soutenable, ou durable était un message fort pour nos dirigeants : assurer le développement des sociétés sans mettre en danger les générations futures. L’Afrique a besoin d’investir dans l’éducation, la science et les technologies. Nous sommes sur une planète aux ressources limitées et nous devons utiliser ces ressources de manière à ne pas les gaspiller, les polluer, où les dégrader. L’Afrique, nous l’avons constaté au cours de ce Forum de Brazzaville, a besoin d’investir dans l’éducation, la science et les technologies. Avant de parler environnement, il faut d’abord qu’elle renforce ses compétences.
Le développement durable passe donc par la formation des populations ?
J’en suis convaincue. Et je vais vous raconter une histoire. Lorsque j’étais petite fille, j’étais fascinée par les œufs de grenouilles. Je croyais que c’était des perles et je voulais les attraper pour m’en faire des colliers. Évidemment, elles me glissaient entre les doigts et s’écrasaient. Je passais des heures entières au bord de la rivière sans rien comprendre. Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque que j’ai eu la chance d’aller faire des études de biologie à l’étranger, que j’ai compris la métamorphose des grenouilles. J’ai ensuite étudié l’eau et l’environnement. Je sais aujourd’hui que les grenouilles sont un indicateur très important d’eau propre et je comprends l’intérêt d’entretenir la richesse de la biodiversité. Je ne le répèterai jamais assez : si l’Afrique a échoué dans son développement c’est parce qu’elle n’a pas assez investi dans la formation et l’éducation de sa population. Et c’est également pour cette raison que nous ne pouvons pas exploiter nous-mêmes nos énormes ressources naturelles.
Ce livre retrace l'incroyable combat de Wangari Maathai. A la tête du Mouvement de la ceinture verte, le plus grand projet de reboisement d'Afrique, elle mène une lutte acharnée avec les femmes kenyanes contre la déforestation : quelque trente millions d'arbres sont plantés en trente ans. Mais son mouvement, outre les arbres, sème aussi des idées. Sa croisade écologique se heurte alors de plein fouet au régime. Elle est victime de brutalités policières, de harcèlements, et se retrouve à maintes reprises derrière les barreaux, mais en ardente militante, jamais elle ne cède. A travers son histoire personnelle, Wangari, la petite paysanne des Hautes Terres devenue Prix Nobel, démontre que des gestes simples suffisent parfois à susciter de profonds bouleversements sociaux et politiques. Son témoignage sans concession est un message d'espoir autant qu'un plaidoyer pour l'action. Elle conclut d'ailleurs par un seul mot d'ordre : 'Nous n'avons le droit ni de fatiguer ni de renoncer.'