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"G.I. Joe-le réveil du Cobra"

Par Loulouti

Un pied intégral, un trip d’enfer, deux heures de folie. Je suis venu et j’ai vu des scènes à couper le souffle, des combats homériques, des gadgets high-tech à foison, des courses poursuites hallucinantes, des nanas sexy dans leurs combinaisons moulantes, des voitures détruites à la pelle et une scène d’anthologie. Voilà en quelques phrases comment je pourrais résumer "G.I. Joe-le réveil du Cobra".

Amis du raffinement et de la poésie : passez votre chemin. Le long métrage de Stephen Sommers n’est pas pour vous. Nous sommes ici au paroxysme du film de divertissement estival. Une œuvre où la testostérone suinte littéralement de l’écran. Et cela fait du bien de s’abandonner dans une sorte de plaisir extrême où la retenue n’est pas de mise.

Il y aura toujours des adversaires de ce genre de cinéma, et leurs avis sont aussi respectable que le mien, mais ces gens oublient parfois que le 7ème art est là avant tout pour sortir de notre réalité. Si parfois le résultat n’est pas à la hauteur, il faut savoir louer les intentions des artisans du cinéma d’action.

Heureusement l’œuvre de Stephen Sommers se range dans la catégorie des très bonnes surprises de l’année. Le cinéaste met la barre très haut et sa copie est sans tâche. Le spectateur, qui sait à l’avance où il met les pieds, est constamment surpris par l’enchaînement des séquences. C’est déjà l’une des réussites du film qui innove sans cesse.

L’histoire est basique mais va droit à l’essentiel. Je ne vais pas m’étendre en long et en large sur tous les tenants et les aboutissants de l’intrigue. Le fil conducteur voit s’opposer deux camps bien distincts : l’unité G.I. Joe, sorte d’élite paramilitaire chargée de protéger le monde libre et une mystérieuse organisation terroriste, le Cobra, qui tente de le détruire. 

Voilà, c’est on ne peut plus simple et manichéen. Il y a le bien d’un côté et le mal de l’autre. Ce n’est pas pour autant que cela amoindrit la qualité du long métrage. Le scénario donne son heure de gloire à chaque personnage. Le montage utilise les flash back de manière opportune. Nous pouvons ainsi comprendre certains enjeux et les intrigues secondaires.

Les personnages sont stéréotypés à souhait et c’est tant mieux. Les militaires sont puissants, rapides, endurants, droits dans leurs bottes et ont le torse bombé (Marlon Wayans, Channing Tatum, Dennis Quaid et Adewale Akinnuoye-Agbaje en sont les dignes représentants).

Christopher Eccleston et Joseph Gordon-Levitt sont des méchants de la pire espèce. L’outrance, la démesure dans ce domaine sont aussi employés sans retenue. J’adore

Les femmes sont belles et sexy à souhait (Sienna Miller très en forme et charismatique ici, Rachel Nichols et le mannequin tchèque Karolina Kurkova sont à croquer littéralement).

Certains spectateurs pourraient trouver ces ficelles trop grosses ou penseraient que ces héros manquent de psychologie mais je n’aurai qu’une réponse : dans "G.I. Joe" je me fous totalement de la psychologie des protagonistes. J’étais là pour en prendre plein les mirettes, ni plus, ni moins.

Mais l’atout maître de "G.I. Joe" est l’enchaînement de séquences d’action aussi captivantes les unes que les autres. Le rythme est crescendo. Le spectateur n’a pas le droit au moindre répit. Tous va très vite. Stephen Sommers a visiblement eu de l’argent pour concrétiser ses rêves.

Le point d’orgue est sans nul doute la course poursuite dans les rues de Paris (qui a été tournée à Prague et des plans de notre belle capitale ont été intercalés). Ces minutes sont uniques, renversantes, grandioses. Les voitures n’y font pas de vieux os. La destruction de la Tour Eiffel est sublimement orchestrée, très soignée et fera date dans l’histoire du cinéma.

L’enfant qui sommeille en nous a le droit à une piqûre de rappel avec "G.I. Joe". Les outils de communication high-tech, les armes, les véhicules en tout genre que le réalisateur déploit à tout bout de champs pendant 120 minutes nous rappellent avec émotion les combats que nous menions naguère avec deux ou trois figurines, un tank et un pistolet laser.

Je serais malhonnête si je niais que le long métrage est une publicité de grande envergure pour une marque de jouets, et co-productrice de l’oeuvre au passage, mais je mets volontairement cet aspect des choses au second plan pour ne retenir que l’essentiel : le film concrétise nos envies les plus folles, les mille scénarios qui germaient autrefois dans nos têtes de gamins créatifs.

"G.I. Joe" a sans conteste ce côté jouissif et ludique qui le rend incomparable. Stephen Sommers enfonce le clou, dépasse la mesure et les normes à de nombreuses reprises mais c’est ce qui fait le charme du long métrage.

Le film a une esthétique toute particulière. Nous assistons ébahis à un déchaînement de couleurs vives et de sons poussés à l’extrême. L’histoire se place dans un avenir proche, ce qui rend toutes les audaces possibles. Il y a vraiment des gadgets de folie, des armes futuristes incroyables. Le tout est soutenu par des effets spéciaux de premier ordre.

Mais le fait de situer l’intrigue dans un cadre géographique avec des repères que nous connaissons rend le résultat plus crédible. La technique ne submerge pas l’intrigue, les situations et les personnages. Il y a une certaine intelligence dans l’emploi des savoirs faire d’artistes de talent.

Très souvent je prends le temps de regarder un générique jusqu’au bout (les productions américaines m’ont habitué aux séquences surprises) et je suis toujours autant ébahi par un assemblage aussi conséquent de centaines de personnages à l’importance, aux talents et aux compétences si différentes qui donnent naissance à des produits, n’ayons pas peur des mots, tels que "G.I. Joe"

Même s’il est relativement court, j’ai bien aimé aussi le combat d’homme à homme entre le mystérieux Snake Eyes (Ray Park) et le cruel Storm Shadow (Byung-hun Lee). J’ai trouvé le duel âpre et bien mis en scène.

J’admire Ray Park pour ces qualités athlétiques (n’oublions pas qu’il fut Dark Maul, trop rapidement disparu à mon goût) et ma passion pour le cinéma asiatique m’inspire un énorme respect pour le comédien sud coréen, l’un des plus doués de sa génération.

Au rayon interprétation, outre les soldats d’élite et leurs adversaires, il faut noter la présence surprise de Brendan Fraser, des excellents Arnold Vosloo et Jonahtan Pryce, et du très remarqué Saïd Taghmaoui.

"G.I. Joe" est un long métrage que je reverrai avec plaisir. J’ai pris un pied énorme. Un film d’action mené tambour battant, ponctué de moments d’anthologie et destiné à nous donner un maximum de plaisir. Quand le cinéma est abordé sous cet angle, j’en redemande.

La fin du long métrage est bâtie en ce sens.

A très bientôt alors...


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