Pilier et cœur de l’Islam, la Ka’aba regarde le monde arabo-musulman tourné autour d’elle depuis 16 siècles. Le bâtiment sacré souffrait du poids des siècles autant que de l’usure de la pollution moderne. Cette année, les millions de musulmans qui convergent vers La Mecque pour le Hajj ont découvert les lieux libérés des travaux qui entravaient leur lente déambulation méditative autour de la bâtisse habillée de noir, depuis plusieurs années (Lire FH/YVA du 28 mai 2057 : la Ka’aba retirée des regards).
Aujourd’hui, un toit de verre nanotech s’élève au dessus de la mosquée de La Mecque. Ce toit évoque les tentes des nomades du désert. L’enchevêtrement des pans triangulaires, finit par construire l’envolée du dôme d’une mosquée idéale.
Afin de soutenir cet édifice et la machinerie de maintenance (toutes les « toiles » de verre peuvent bouger indépendamment afin de créer une ventilation artificielle et d’éviter une prise au vent trop forte), des piliers ont été bâtis sur le pourtour de la mosquée. L’autre grande innovation est l’inauguration des couloirs qui désormais canalisent naturellement la foule des pèlerins.
Avant les travaux, quinze mille personnes tournaient autour de la Ka’aba. Aujourd’hui, ils sont le même nombre, mais répartis en cinq anneaux entrelacés. L’Islam compte cinq piliers, c’est le nombre des anneaux. Une pente et un enchevêtrement astucieux permettent à chaque anneau de passer au plus près de la Ka’aba. Ainsi, peu importe dans quel anneau on s’engage, on participe comme tout le monde à son pèlerinage dans des conditions de sécurité jamais atteintes.
Cette année est la première depuis la fin des travaux. Le pèlerinage se passe bien. Les bâtiments sont beaux, les pèlerins sont heureux, la foule est apaisée et le monde compte une nouvelle merveille.
© Olivier Parent