« Le meilleur moment pour acheter, c’est lorsque le sang se répand dans les rues. Même si c’est le votre ».
Mark Mobius, président de Templeto Energin Market.
« Ce qui est beau dans le désert c’est qu’il y a toujours une fontaine quelque part ».
Saint Exupéry
Au sein d’une époque cherchant à fonder, encore maladroitement, les règles communes susceptibles de conduire le genre humain à plus d’intelligence partagée, nous tentons de rendre compte de ce qui se passe de nouveau et de durable. En nous interrogeant.
- Comment faire en sorte que le délire de s’affranchir des contraintes qui a marqué si profondément la vie de Michaël Jackson s’amenuise ?
- Pourrait-on partager au plan mondial autre chose que de la mesure comme facteur de confiance ? La mesure, c'est-à-dire le quantifiable, donné comme un a apriori non contestable. Mesure qui comme le rappelle Denis Guedj, dans son « Le mètre du monde » a permis de rendre les choses comme des marchandises. Mesurer c’est compter c’est comparer à une référence. Pour développer à l’outrance le système marchand nous avions par-dessus tout besoin de mesure.
- Pour élaborer le système cognitif qui émerge nous avons besoin d’appréciation sensible. Comment mieux la partager ?
- Allons-nous nous réapproprier le temps ? La science classique de Newton à Einstein, le rappelait Ilya Prigogine, a été l’apogée de la vision statique de l’univers, accompagnée d’une exaltation de la raison. Dans cette science classique il n’y pas de place pour le Devenir. Dans la physique classique, le temps est ainsi tributaire de l’espace. Lorsqu’Einstein réduit notre temps vécu à une illusion, nous sommes au sommet de la déification de la raison qui accède ainsi à l’éternel. Prigogine défendait fortement « l’irréversibilité comme source d’ordre », parce qu’il pensait crucial d’embrasser simultanément complexité et durée. Prigogine se demandait s’il existait un paradigme unique qui comprenne à la fois la mort des structures et leurs naissances.
Et si ce paradigme existe quel est son lien avec la physique ? Valery était sensible au caractère factuel, unique donné, des événements, et ouvert à l’étonnement d’être là à cet instant présent. Pierce, à la même époque, était parvenu à l’idée que l’univers est plutôt gouverné par des lois statistiques et probabilistes. - Nous savons aujourd’hui que nous vivons dans un monde pluraliste qui contient du déterminisme, de l’aléatoire, du réversible, de l’irréversible, et nous avons du mal à en tirer les conséquences. Tout se passe comme si psychiquement nous étions très en retard sur ces considérations. Pourtant nous avons de solides appuis dans la musique et la littérature qui sont depuis toujours sont fortement imprégnées des dimensions dramatiques et tragiques. Mais ces disciplines n’ont pas vraiment le vent en poupe.
- Si l’Occident doit réduire sa consommation journalière de 4000 Kcal à 3000 Kcal, pour rééquilibrer les choses au plan mondial ; qu’est qu’on attend pour mettre en place les programmes éducatifs nécessaires ?
- Comment promouvoir une agro écologie pas seulement de biens mas aussi de services ?
- Comment faire évoluer le dispositif militaire vers la gestion de l’écosystème, se demande Thierry Gaudin ?
- Si les Iles, comme l’a remarqué Jean Eric Aubert, ont un taux de croissance plus important (Iles au sens général, c'est-à-dire territoire ayant un environnement peu favorable comme la Finlande, la Corée, Israël…), comment propager cette énergie dans nos pays « gâtés » ?
- Pourquoi les marchés financiers ne connaissent que deux émotions la cupidité et la peur ? Pourquoi chaque société considère-t-elle notre système monétaire comme évident ? Pourquoi est ce que cela pourrait changer ? Se demande Bernard Lieatar, notamment par le biais de monnaies Yin crées par les utilisateurs.
Cet édito a été inspiré par le colloque sur « l’empreinte de la technique » tenu à Cerisy, en juillet 2009, sous la direction d’Elie Faroult et de Thierry Gaudin. Et par la lecture des actes d’un colloque, sur Prigogine, tenu dans ce même endroit, dans les années 80.