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Face à l'aéroport Schönefeld à Berlin, se trouve, que les fondamentalistes religieux me pardonnent, un « bordel » qui pratique les soldes toute l’année à partir de 20h pour renouveler sa clientèle. Avantages divers, réductions sur les consommations, ouverture précoce à la sortie du boulot… Tout est fait pour attirer la clientèle.
En effet, les maisons closes sont autorisées en Allemagne depuis 2002, et elles s’avèrent être un commerce florissant.
La crise économique et le chômage, ont même poussé certaines jeunes femmes à changer de métier et à se diriger vers une profession en pleine expansion, une profession, ou leur mérite et leur compétence sont véritablement récompensés à la tache, un peu comme les artisans du passé. En réalité, nous avons là des artistes du sexe qui sont rémunérés à leur degré de performance. Oh, ce n’est certes pas risible, le plus vieux métier du monde méritait certainement des aménagements nécessaires.
Dans ces maisons de plaisir, une bonne employée, est une employée qui permet à ses clients de revenir, tout comme un bon guide de montagne, est celui qui les ramène au gite, vivants.
De plus, la légalisation de la prostitution en Allemagne a permis d’éradiquer graduellement la prostitution sauvage organisée par les réseaux mafieux.
Le 18 mars 2002, le journal Libération titrait, « Semaine de 40 h. et intéressement pour les prostituées berlinoises » Au Café Psst, à Berlin : - « Le salaire mensuel de base, basée sur des semaines de 40h. de travail, est établi à 600 euros auxquels viendra s’ajouter "intéressement" de 40 euros par client. Les employées du Café Psst peuvent également choisir de conserver leur statut d’indépendante. »
Aujourd’hui, en légalisant la prostitution, l’État Allemand touche les taxes sur l’exercice de celui-ci, directement par l’employeur et par l’employée, une double manne, véritablement providentielle pour un état qui bat de l’aile financièrement.
Dans ce bordel de Berlin, une fille bénéficie d’une couverture sociale et signe un contrat de travail, son salaire oscille entre 100 et 250 euros par jour, et en travaillant 40h/semaine, elle peut gagner jusqu’à 10 000 euros et 40 000 par mois, parfaitement honnêtement, mais pas très moralement. D’autant que, « travailler » ainsi, doit être particulièrement épuisant et risqué, malgré les précautions d’usage à prendre.
Quelques mois à ce régime permettent à une jeune fille entreprenante de débuter une activité commerciale indépendante, où elle le souhaite dans le monde, après seulement quelques mois de pratique. Mais, dans quel état retrouve-t-on ces jeunes filles après quelques mois de pratique ?
Évidemment, les souteneurs mafieux tentent de placer leurs filles dans ces bordels, mais elles sont rapidement démasquées et renvoyées, car, l’objectif de ces maisons closes est bien de légaliser une profession qui s’est transformée au cours des années, en véritable marché aux esclaves.
La pratique des "eros centers" allemands considérés comme des hypermarchés du sexe, où la prostituée est contrainte d’avoir un proxénète qui fait lui-même son inscription, semble s’estomper peu à peu.
Cela ne résout en rien la détresse de ces jeunes femmes qui sont réduites à vendre leurs faveurs pour survivre dans une société où la dégradation humaine n’interpelle plus personne.
Berlin serait-elle la nouvelle Sodome ?