Anne Drouin et le langage des fleurs

Publié le 07 août 2009 par Dominique Rémond

Anne Drouin est une artiste québécoise. Son langage à elle, c’est les fleurs et ce langage, elle l’exporte. Il voyage aux quatre coins du Québec mais également en Europe : à Barcelone par exemple et en France, comme c’est le cas en ce moment à la galerie Art’et Miss dans le cadre de l’exposition « Animaux et nature ».

Les fleurs, ce sont des touches artistiques dans la nature, des touches de perfection dans une verdure foisonnante et parfois un peu floue.

Anne Drouin fait de la couleur sa meilleure alliée pour rendre hommage à ces tulipes, ces tournesols et ces cattleyas qu’elle aime tant. On comprend parfaitement, d’ailleurs, pourquoi Proust a consacré une expression à cette fleur dans la Recherche. Si l’expression « faire cattleyas » avait une connotation plutôt érotique, avec Anne Drouin, c’est l’aspect sentimental, charmeur qui ressort.

Les couleurs, donc, qu’elle aime franches et tranchées, comparables à un langage sincère et sans détours. De même, elle fait preuve d’une grande précision dans sa manière d’appréhender ces modèles et de les restituer sur la toile.

Tel un prolongement d’elle-même, elle s’exprime par ce langage qui semble finalement si naturel, presque naïf ou primitif dans tout ce cela peut comporter de positif, à savoir, l’essentiel et l’innocence.

Emprunter aux fleurs leur langage permet à l’artiste d’envoyer un message simple, pour tous, pour ce monde qu’elle veut fleurir de tableaux parce que le message qu’Anne Drouin semble vouloir transmettre est incontestablement un message d’amour.

Camille du Plessix