D'autant plus qu'en l'absence de procès, cette interdiction serait tout simplement illicite, explique une lettre signée par les différents médias. Ce serait « sans l'ombre d'une preuve attestant d'un préjudice pour le demandeur que la Cour de district a pris l'extraordinaire décision de mettre en demeure la parution du livre ».
Ainsi, en cas de violation avérée judiciairement du droit d'auteur, l'option dommages-intérêts serait bien plus valable que celle de l'interdiction du livre, laquelle s'apparente à de la censure. En outre, Salinger montre par là qu'il souhaite moins obtenir une réparation financière qu'empêcher à tout prix que l'on s'immisce dans sa création. « C'est une fausse idée logique de conclure que la dignité d'un auteur mérite une protection [de ses droits] plus importante », conclut le billet.
Les principales associations de bibliothèques ont elles-mêmes invoqué le premier amendement - ah, on l'attendait, celui-là ! - de la constitution américaine. La décision de la juge irait à l'encontre de la liberté d'expression, en estimant que le personnage de Holden Caufield est protégé par le droit d'auteur. Salinger ne saurait « poursuivre Colting pour une violation des droits de son personnage », ajoutent-elles.
De son côté Slate a lu le fameux livre... et semble ne pas l'avoir apprécié du tout :
« Les allusions au roman de Salinger faites par California ont peu de charme, mais ses éléments nouveaux sont encore pires. Pour renforcer l'idée que l'adolescent de Salinger est maintenant un vieil homme, California lui colle un problème urologique. Les références à sa vessie pleine sont récurrentes, et C est incontinent plus d'une fois. Ne souhaitant pas démasculiniser complètement C, California ajoute une scène sexuelle répugnante entre son personnage et une jeune femme vorace. »