La vie est un intarissable bouquet de micro-drames, c’est un tissage quotidien d’accidents hasardeux qu’après coup on dit avoir un sens, le sens de la vie, bien sûr. Cette série de pubs met en scène ces improbabilités saugrenues avec un inégal bonheur. On serre les fesses au début, en priant pour que les conséquences ne soient pas dramatiques, justement.
Vivre peut devenir une phobie, un redoutable affrontement à ce à quoi on ne s’attend pas, la frousse de l’incertain. Vivre tue ( !). Tous ces petits riens qui nous malmènent deviennent des monstres par anticipation. On ferme les volets alors, on liquéfie le réel, on se met à calculer tout, à vouloir maîtriser le maximum de paramètres, mais. Mais, il subsiste toujours une faille, un imprévu.
Les voyantes en savent quelque chose qui donnent les boules à leurs clients. Les publicitaires aussi, comme ici. On rit du lion dans l’ascenseur, du chien foufou, de la voiture ravagée. On rit, comme on rirait aussi bien dans la rue d’une altercation, d’une glissade, d’un quiproquo. Mais le rire est le joli masque de l’angoisse. Et si, moi, je rencontrais un lion dans l’ascenseur ? C’est fort improbable, mais mon idiot d’inconscient qui gobe tout comme un gamin de 5 ans y croit, lui ; il le montre bien, la nuit, dans ses rêves aussi idiots que ces pubs.
Ma raison me dit qu’il faut faire gaffe à tout, et mon inconscient magrittien surréaliste surfe sur la toile à jamais close des accidents du quotidien.
La fantaisie du monde est cruellement comique et souvent fantasquement tragique. Je risque de me tuer en creusant ma propre tombe. Mieux vaut s’assurer, j’ai compris le message.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble