Monsieur Charles Curot d'Aurillac (Cantal) nous signale dans cette ville la tombe du maître charpentier Messaz († en ????), par ailleurs membre de la Loge maçonnique « Les Amis du gouvernement ».
Le blason compagnonnique figurant en haut de cette tombe appelle une remarque et une question.
Suite:
On remarquera tout d'abord que l'entrecroisement traditionnel de l'équerre, du compas et de la bisaigüe, caractéristique des Compagnons charpentiers des deux rites (Bondrilles ou Indiens), montre ici le compas en position renversée, c'est-à-dire la tête en bas au lieu qu'elle soit comme d'habitude en haut. Ce renversement symbolise ici la mort. (Nota : un tel renversement du compas se remarque également de temps en temps dans les emblèmes des Compagnons Étrangers tailleurs de pierre, où il a alors une autre signification qui reste au demeurant en rapport avec la thématique de la mort…)
Autre particularité, les quatre lettres qui encadrent l'emblème compagnonnique : U S G T. Habituellement, les quatre lettres des Compagnons Passants charpentiers du Devoir, les Bondrilles ou enfants du Père Soubise, sont : U V G T, pour Union, Vertu, Génie, Travail, ainsi que cela a été déjà divulgué dans de très nombreux livres. Celles des Indiens étaient I N D G, dont la signification reste hypothétique.
Que signifient les quatre lettres U S G T ? Est-ce Union, Sagesse, Génie, Travail ? La traduction du S par Sagesse est en effet attestée dans une des autres devises employées par les Compagnons Passants charpentiers : U P F S, Union-Prudence-Franchise-Sagesse ou Union-Prudence-Force-Sagesse (voir par exemple le très beau souvenir de Réception, le 19 mars 1843, de Lyonnais le Coeur Enflammé conservé par le musée Gadagne à Lyon).
Est-ce que cette variante de la devise Soubise où la Sagesse remplace la Vertu est connue par d'autres exemples ? Nous laissons le soin aux coteries ou aux visiteurs du blog de répondre à ces questions…
Concernant l'appartenance maçonnique de ce Compagnon charpentier, M. Curot signale également qu'il ne fut pas membre de l'aéropage local, c'est-à-dire qu'il n'accéda pas aux Hauts-Grades, ainsi qu'il était assez fréquent à cette époque. On trouve la trace de la carrière maçonnique de Messaz dans l'étude de Gilles Levy, Pour servir la franc-maçonnerie en Auvergne.
D'autres informations (prénom, date de décès, etc.) sont à venir.