Pendant l’ère d’Edo, le shogun Tokugawa Ieyasu après avoir consulté le prêtre Nankôbô Tenkaï décide que celui de ses deux fils qui lui succédera, sera désigné par l’issue de la confrontation de deux clans ninja légendaires : les Kôga et les Iga. Ces deux clans ennemis depuis 400 ans entretiennent un pacte de non-agression depuis quelques générations décrété par l’ancêtre de Hattori Hanzo. Ce dernier autorise les deux clans à reprendre le conflit qui les oppose sous la pression du shogun : chacun des clans devra désigner 10 maîtres ninja qui s’affronteront à mort sous les couleurs des fils Tokugawa. Le survivant donnera le pouvoir à celui des héritiers qu’il représente ! Mais les descendants des familles Koga et Iga, Koga Gennosuke et Iga Oboro, sont amoureux et tels des Roméo et Juliette, ils se voient en cachette…
Voilà un manga très connu mais à bien y réfléchir, Basilisk ne présente pas un grand intérêt. Explications.
D’abord par une histoire sans surprise, évidente en quelques pages et surtout basé sur des combats, souvent ridicules. Je n’ai rien contre les combats mais quand il n’y a QUE ca, je trouve qu’il manque quelque chose. L’histoire d’amour? Quelle histoire d’amour? A ce truc ridicule entre les deux héros. Franchement, quand on voit la fin, on se demande vraiment à quoi rimait tout ce barda. La pseudo intrigue introduite en cours de route est un fiasco car on s’en fiche totalement. L’ambiance est déjà posée et ce semblant de scénario ressemble plus à un intrus gênant qu’à une idée de génie.
Le truc des pouvoirs n’est pas un vrai problème en soi. C’est parfois un peu gros mais il y a la même chose dans Ninja Scroll, qui est très bon. L’auteur a au moins le mérite de faire passer ces pouvoirs comme “normal” dès le début donc on n’y prête pas trop attention.
Les personnages ne sont pas mauvais mais on les voit trop peu pour s’y attacher vraiment. En tout, ce n’est ni Oboro, ni Gennosuke qui arriveront en tête de mes préférés. La première à cause de son caractère de gamine, vraiment indigne d’un chef; le second parce qu’il est aussi inexpressif qu’un poulpe. Habituellement, j’aime les persos froids, calmes, un peu de la trempe de Kuchiki Byakuya mais Gennosuke ne peut pas se vanter d’avoir autant de classe (mis à part le moment où il dévoile son pouvoir). Le méchant aurait pu être cool mais d’une part, il ressemble trop à un autre personnage, ce qui embrouille tout, et d’autre part, son caractère ne colle pas du tout. C’est un brute, sans cervelle qui plus est. Non, le seul protagoniste intéressant est Kagero, qui ressemble d’ailleurs beaucoup (trop) à une autre Kagero, l’héroïne de Ninja Scroll. Même pouvoir, même caractère, même don pour trouver les emmerdes, surtout affectifs. M’enfin, j’ai fermé les yeux pour cette fois.
Le dessin par contre m’a posé quelques problèmes. Non pas qu’il soit mauvais, je l’aime plutôt bien, noir et dur, mais parce qu’encore une fois, il est trop proche de Ninja Scroll. Les hommes souvent monstrueux ou méga beaux gosses, les femmes plantureuses, les deux héros sont presque jumeaux (sauf que Gennosuke tire plus la tronche). Ce point m’a gêné car il est flagrant. Si vous n’avait pas vu Ninja Scroll, ces ressemblances ne vous choqueront pas.
Manga en 5 tomes, Basilisk ne restera pas dans ma mémoire très longtemps. Ca se lit vite mais l’intérêt est vraiment limité. Pour ceux qui aiment le sang et les combats à vau-l’eau, ne cherchez plus. Pour l’histoire d’amour, on repassera.