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Critiques en vrac 11: WΔZ – Le Monde de Narnia: Le Prince Caspian – Les Proies – Strangeland

Par Geouf

WΔZ

Critiques en vrac 11: WΔZ – Le Monde de Narnia: Le Prince Caspian – Les Proies – Strangeland

USA, 2007
Réalisation : Tom Shankland
Scénario : Clive Bradley
Avec : Melissa George, Stellan Skarsgård, Selma Blair

Résumé : Un duo de détectives est lancé sur la trace d’un tueur en série s’amusant à tester l’amour de ses victimes pour les membres de leur famille. Une enquête périlleuse dans laquelle l’inspecteur Eddie Argo (Stellan Skarsgård) est plus impliqué qu’il n’y parait…

Réalisateur de l’excellent The Children cette année, Tom Shankland avait auparavant réalisé un autre film, le mystérieusement nommé WΔZ. Contrairement à ce que l’affiche et le résumé laissent penser, WΔZ n’est pas un énième torture porn. Certes, le film comporte quelques scènes assez grâtinées, mais celles-ci sont en nombre très limité et dans l’ensemble le film s’avère plus proche d’un Seven que d’un Saw. Le héros n’est en effet pas le serial killer mais bien le duo de flics classique (la bleue et le vieux briscard). Rien de très novateur donc dans ce film, mis à part qu’on connait très vite l’identité du tueur et son motif. Et c’est là que le film devient bien plus intéressant, puisque le tueur (ou plutôt la tueuse) est incarné par la talentueuse Selma Blair. L’actrice campe un personnage ambigu, à la fois terrifiant dans sa folie et son jusqu’auboutisme (elle n’hésite pas à faire participer des innocents à son jeu pervers, dont une vieille femme et un enfant) mais aussi touchante dans ses faiblesses (elle agit par vengeance après avoir été victime d’un viol immonde). C’est réellement dans cette ambiguité que se trouve la force du film, ainsi que dans le personnage d’Eddie Argo (Stellan Skarsgård), inspecteur tourmenté par un lourd secret. Un secret assez surprenant et menant à un final audacieux bien que pas totalement crédible. On appréciera tout de même le final assez émotionnel qui change de l’habituelle course-poursuite de ce genre de productions. Pas un coup de maître, mais un premier essai prometteur transformé par la suite dans le tétanisant The Children. On attend la suite avec impatience.

Note : 6/10

Le Monde de Narnia : Le Prince Caspian (Chronicles of Narnia : Prince Caspian)

USA, 2008
Réalisation : Michael Apted
Scénario : Andrew Adamson, Christopher Markus, Stephen McFeely
Avec : Ben Barnes, Georgie Henley, Skandar Keynes, William Moseley, Anna Popplewell, Warwick Davis, Liam Neeson

Résumé : Un an après leur retour à Londres, les enfants Pevensie n’ont toujours pas oublié le monde merveilleux de Narnia. Suite à l’utilisation de la corne de Susan, ils sont rappelés dans cette dimension qu’ils pensaient avoir quittée à jamais. Mais Narnia a bien changé, puisque depuis leur départ, plusieurs siècles se sont écoulés. Les créatures magiques ont quasiment disparu, traquées sans relâche par les humains du peuple de Telmarine. Cette fois-ci, les Pevensie vont devoir aider le Prince Caspian, légitime héritier du trône de Telmarine, à reconquérir celui-ci…

Le premier chapitre de Narnia, adapté des livres de CS Lewis, avait été une sacré déception. Un film long, mou du genou, rempli de personnages irritants (aussi bien les héros têtes à claques que les persos secondaires ridicules) et même pas rattrapé par une bataille finale trop décalquée sur Le Seigneur des Anneaux. En clair, l’idée de retourner dans cet univers pour une suite n’avait rien de très motivant. Mais après quelques bandes-annonces alléchantes et autres bonnes critiques, le seconde épisode des aventures des enfants Pevensie semblait beaucoup plus attrayant. Et en effet, il faut avouer après visionnage que Le Prince Caspian est une réussite.

Le changement de réalisateur y est certainement pour quelque chose, le vétéran Michael Apted (Le Monde ne suffit pas, Amazing Grace) étant de toute évidence bien plus à même de livrer un spectacle épique que le pauvre Andrew Adamson (Shrek et… Shrek 2). Narnia 2 est donc tout ce que le premier film n’était pas : rythmé (les deux heures et demi de projections passent à une vitesse hallucinante), correctement réalisé (les nombreuses batailles sont parfaitement rendues et la photographie est très belle) et surtout beaucoup plus sombre. Les retournements sont nombreux et certains passages sont clairement déprimant (l’attaque ratée du château, morceau de bravoure intense à l’issue tragique), parvenant même parfois à éclipser le côté enfantin de l’œuvre. Les sidekicks sont cette fois attachants (les souris mousquetaires et les nains, dont l’immense Warwick Davis) et ne donnent pas envie de les tuer dès qu’ils ouvrent la bouche. Au final, le seul réel reproche que l’on pourrait faire est plus imputable au livre d’origine qu’au film lui-même. En effet, on sent clairement l’influence de Tolkien derrière le récit, puisqu’on retrouve nombre des obsessions comme par exemple la lutte entre l’industrialisation (représentée par les Telmarins) et la nature (le peuple de Narnia). Du coup, on ne peut s’empêcher de ressentir une forte impression de déjà vu, surtout que le film est tourné en Nouvelle Zélande, comme les films de Peter Jackson et qu’il lui emprunte certains moments de bravoure (les arbres qui sauvent la batailles comme dans Les Deux Tours). Mais malgré cela, Le Prince Caspian reste un bon spectacle familial, porté par les effets spéciaux toujours irréprochables de Weta. Cette fois, on attendrait presque la suite avec impatience !

Note : 7/10

Les Proies (El Rey de la Montaña)

Critiques en vrac 11: WΔZ – Le Monde de Narnia: Le Prince Caspian – Les Proies – Strangeland

Espagne, 2007
Réalisation : Gonzalo López-Gallego
Scénario : Javier Gullón, Gonzalo López-Gallego
Avec : Leonardo Sbaraglia, Maria Valverde

Résumé : Lors d’un stop à une station service, Quim (Leonardo Sbaraglia) se fait dérober son portefeuille par une mystérieuse jeune femme (Maria Valverde). Décidé à récupérer son bien, il suit ses traces sur une route de montagne, mais est bientôt la proie de mystérieux snipers…

Présenté dans divers festivals, Les Proies (encore un titre français très imaginatif !) a bénéficié d’un bouche à oreille plutôt favorable. Et il est vrai que ce nouveau thriller espagnol prouve une fois de plus la supériorité incontestable du cinéma de genre hibérique sur celui de notre cher pays. Pas besoin en effet d’un énorme budget pour emballer un thriller correct, il suffit de bons acteurs, d’un décor idéal et d’une solide réalisation. Les Proies ne cherche pas à révolutionner le genre, mais s’avère un survival tout ce qu’il y a de plus correct, porté par un casting au jeu sobre (et pas une troupe de débutants hystériques), incarnant des personnages crédibles (avec leur héroïsme mais aussi leurs faiblesses et leur lâcheté). On pourra lui reprocher quelques ralentissements dans son rythme et un léger manque d’originalité, mais rien de très fâcheux. Mais le plus appréciable reste le twist du dernier acte, qui donne un nouvelle grille de lecture au film et pose d’intéressants questionnements moraux quant au final. Les Proies n’est pas un nouveau chef d’œuvre de la trempe d’un film de Balaguero ou d’un Orphelinat, juste un divertissement correct et bien foutu.

Note : 6/10

Strangeland

Critiques en vrac 11: WΔZ – Le Monde de Narnia: Le Prince Caspian – Les Proies – Strangeland

USA, 1998
Réalisation : John Pieplow
Scénario : Dee Snider
Avec : Kevin Gage, Dee Snider, Robert Englund

Résumé : Captain Howdy (Dee Snider), un psychopathe adepte de la scarification et des piercings, écume les chatrooms sur internet pour enlever des ados et s’amuser avec eux. Lorsque sa fille est capturée par ce dangereux personnage, le détective Mike Gage (Kevin Gage) en fait une affaire personnelle, quitte à dépasser les limites…

Tourné en 1998 par John Pieplow, Strangeland est surtout connu pour avoir été écrit et interprété par le chanteur Deen Snider, leader du groupe de heavy metal Twisted Sister, et animateur de radio. Strangeland contient énormément des obsessions de Snider, et notamment son intérêt pour les modifications corporelles. Toutes les tortures infligées par le Captain Howdy sont ainsi basées sur des pratiques réelles, et constituent le principal intérêt du film. Car ce n’est pas du côté de l’interprétation (au mieux plate, au pire caricaturale) ou de la réalisation qu’il faut se tourner pour trouver un intérêt au film. On sent qu’avec ce long métrage Snider a tenté de créer un nouveau boogeyman flippant (la présence de Robert Englund au générique et les nombreux emprunts à la série des Freddy  sont un aveu plus qu’éloquent) mais jamais celui-ci n’est vraiment effrayant à cause de la platitude de la réalisation, Pieplow s’avérant incapable d’insuffler une quelconque aura de mystère ou de menace au personnage central. Dommage car le tout avait du potentiel. Mais peut-être que la séquelle prévue pour l’an prochain arrivera à faire rentrer le Captain Howdy au panthéon des boogeymans…

Note : 4/10


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