Le sondage IFOP-l’Humanité révèle que...
62% comprennent les séquestrations de patrons et 50% les menaces de desttruction de sites. Entre16 et 23% approuvent les actions radicales.
Faut-il une banalisation des actions radicales pour s’opposer à une fermeture d’usine ou un plan de licenciements ?
L’enquête de l’IFOP- l’Humanité révèle que 44% des ouvriers adhérent à l’idée de séquestrer des patrons (4% les condamnent), soit une progression de 4% par rapport au sondage que ce même institut avait réalisé en avril 2009 pour Paris Match.
Et 52% les comprennent sans pour autant les approuver. « Cela peut laisser à penser que ce type d’actions ne va pas se tarir, puisque ses principaux acteurs restent très déterminés », estime Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’IFOP.
Le pourcentage des ouvriers tombe à 30% lorsqu’il s’agit de juger les salariés qui menacent de faire sauter leur entreprise (contre 16%). Il n’en demeure pas moins que c’est dans cette catégorie professionnelle que la radicalisation des luttes rencontre le plus de sympathie.
Sans doute les ouvriers sont-ils « les principales victimes des licenciements et des fermetures de site dans le secteur industriel », comme l’explique Jérôme Fourquet.
Mais quels que soient le milieu professionnel, le sexe, l’âge ou le territoire, « la compréhension vis-à-vis des séquestrations de patrons est majoritaire, même si le niveau d’approbation baisse quelque peu dans l’opinion publique par rapport à avril dernier », note le responsable de l’IFOP. Parmi les sondés, la séquestration passe mieux que les menaces de destruction d’entreprises, même si un sur deux dit comprendre ces actions pourtant violentes et si 16% les approuvent (encadré ci-dessous).
Est-ce le signe du désespoir face à une crise qui n’en finit pas ?