Je m’ mets seul dans la solitude.

Vous savez que je suis fan des textes de Romu ; celui là me tient spécialement à cœur ; d’abord avec ses recherches stylistiques, ensuite pour le sujet. Romu fils spirituel de Devos ? (pas naturel, Romu l’est beau).

Beaucoup de personnes parlent ou écrivent sur leur solitude en la décrivant comme un linceul.
Seulement, je ne partage pas cette opinion avec moi. Je rejette cette notion de solitude morbide, si triste ou si Christ soit-elle.
Je la veux active, désirée, sans trace de sang sur le voile qui me voilera.
Sans came, je m’isole. Je ne suis pas fou.
Quand je parviens à être seul avec moi-même, je me deux.*
Je me deux parce que je suis aussi avec ce “moi-même”. Il me faut le virer. Et ça, c’est une autre histoire.
Comment supprimer le “moi-même” quand je m’active à être seul sans lui? Se déconscientiser? Se nihiliser?
Non, je ne souhaiterais pour rien être rien, sinon de quelle façon me rendre compte de ma solitude?

Il me faut donc me résoudre à ce paradoxe. Le plus efficace pour éradiquer ce “moi-même”, ce sont les autres.
Quand je prend un bain de foule, j’aime être seul dans ma baignoire par la suite, pour me laver des gens.
Itou lors d’une soirée remplie de convives chieurs, je me rappelle gaiment ma solitude dans les toilettes.
Vivent les autres qui me rendent solitaire.

Et si même vous me désapprouvez en m’insultant sur ma théorie du “moi-même”, comme un gosse, je vous répondrai “toi-même”.

*du verbe ancien “se douloir”: souffrir.