15 août d’autrefois (article écrit en 2006 -28 juillet)
Aujourd’hui , je voudrais vous parler des 15 août d’antan , en gros les 15 août de l’après-guerre , quand les gens avaient envie de faire la fête.
Tout d’abord , une fête ça se prépare: les jeunes en âge de s’amuser avaient tous un rôle à jouer. Ils étaient automatiquement employés à une tâche. Un groupe était chargé de récolter de l’argent en passant auprès de chaque famille. La somme donnée était consignée sur un carnet. Souvent les “demandeurs” étaient bien reçus car la Fête du 15 août était ressentie comme un bien commun. Mais il arrivait que des grincheux ne veuillent rien donner en disant n’importe quoi…
D’autres étaient chargés de la Salle Verte : c’était le lieu du BAL. Il se déroulait sur la Place du village , devant l’épicerie Tosello. Pour que le décor soit en harmonie avec les coeurs ,on voulait que ce soit beau , on plantait des pins aux quatre coins de la Place et on réunissait le tout par des guirlandes en buis. C’est ce qu’on appelait la Salle Verte. L’orchestre, placé à l’endroit de la terrasse du restaurant “La Fontaine”, était lui aussi décoré de buis vert. A nos yeux , c’était magnifique. Nulle entreprise spécialisée payée à prix d’or pour faire ça: c’étaient les jeunes du village qui le faisaient , armés de cisailles, de ficelle et de leur bonne volonté.
Pendant les jours des festivités (toujours 2 ou 3 jours de fête) , un autre groupe vendait des cocardes aux estivants et gens d’Ampus. Chacun se promenait avec sa cocarde après avoir donné quelques piécettes pour le Comité des Fêtes.Il y avait aussi ceux qui servaient l’apéritif du 15 août sur la Place autour de la fontaine avec l’orchestre pour l’ambiance. Les amis se retrouvaient et bavardaient autour de l’apéro offert par le Comité. Bien sûr , les jeux d’enfants, un après-midi,étaient animés par un autre groupe. Les jeux étaient très appréciés de la jeunesse , ainsi que le radio-crochet. Pour les grands , le plus important était le BAL , au moins trois soir de suite. Une année faste entre toutes , la fête dura cinq jours.En ces temps anciens (!!) , il y avait peu de circulation. Si une voiture arrivait , elle attendait que la danse soit finie pour pouvoir traverser la Place. Lorsque la circulation fut plus dense , le bal se déporta au fond du Boulevard, près de la maison Roustan, là où maintenant on circule (parfois trop vite).
Et maintenant où sera le bal en 2006 ?( et en 2009?) Sur les affiches , il n’en est pas fait mention.Normal , le bal ne compte plus , il y en a peu qui dansent dans les fêtes locales. Dommage ! Revenons à nos fêtes d’antan. Les boulistes n’étaient pas oubliés: concours à la longue , de pétanque, etc..Ca comptait beaucoup les boules , mais je dois dire que c’était pour les hommes. Essentiellement pour eux …
La fête n’aurait pas eu de sens sans son aspect religieux. Ceux qui n’allaient pas souvent à la messe assistaient à celle du 15 août , comme à celle de Minuit. Elle était suivie d’une procession avec la Vierge, jusqu’à la Place.C’était souvent l’occasion de voir certaines personnes qu’on ne voyait que ce jour-là . Les familles venaient de Marseille , de Nice , de Monaco , où elles avaient essaimé pour leur travail. Mais elles revenaient à Ampus pour le 15 août. C’était sacré.Le jour du 15 août, on mangeait en famille , un bon repas de fête. Jamais on n’aurait mangé l’aïoli ce jour-là ! L’aïoli était réservé au dernier jour de la fête, à l’issue duquel se faisait une partie de boules “enragée” et mixte.
Tout a changé.
“Que reste-t-il de nos amours ?
Que reste-t-il de ces beaux jours ?“
Il reste la fête d’aujourd’hui qui a une autre allure, mais si l’on a le coeur et l’âge à s’amuser , assurément ce sera encore un beau 15 août.Je vous le souhaite.