Le rapport mené par la Commission européenne sur « la compétitivité numérique de l'Europe » a été rendu public. On pourra lire ce rapport de 11 pages en anglais et au format PDF directement en ligne.
La responsable de la société de l'information et des médias à la Commission européenne, Viviane Reding, se basant sur ce rapport, a déclaré « L'économie numérique de l'Europe a l'incroyable potentiel de générer d'importants revenus à travers tous les secteurs ». Cette même commissaire avait déjà argumenté en faveur de la numérisation des livres, pour justement épargner le piratage, et offrir aux digital natives une alternative concernant ce secteur.
Elle a aussi précisé : « Pour transformer cet avantage en croissance réelle et en création d'emplois, les gouvernements devront adopter des politiques fortes et coordonnées pour abolir les barrières bloquant les futurs services ».
Les résultats du rapport se veulent positifs, l'Europe est bien placée en matière de numérique, et les européens sont « 56 % à utiliser l'internet de façon régulière et 80 % d'entre eux le font en ayant recours à une connexion à haut débit, contre seulement un tiers en 2004 ». La France elle-même compte 62 % de ses foyers équipés d'une connexion internet avec parmi eux 92 % en ADSL.
Un potentiel exploitable par les digital natives
Selon le rapport, on pourrait créer en Europe jusqu'à 700 000 emplois qui généreraient dans les 580 milliards d'euros d'ici à 2015. Pour cela, il faudrait d'une part des politiques fortes (comme précédemment évoqué) mais aussi un changement de mentalité et des recherches de modèles économiques viables et satisfaisants autant pour le consommateur que pour l'entrepreneur.
Un problème auquel on est déjà sérieusement confronté dans le monde de l'édition. En effet, on est en face d'acteurs peu enclins à franchir le pas du numérique, empêtrés dans la peur de se retrouver dans la même situation que le cinéma et la musique. Et pourtant des études tendent à montrer que les ebooks n'auraient pas d'influence sur les ventes de pbooks (livres papier).
Certains ont franchi le pas du numérique mais n'ont pas réfléchi au modèle économique proposant des ebooks à des prix quasi identiques à ceux des livres papier quand ils ne sont pas dotés de surcroît de DRM... De l'autre côté se trouvent les consommateurs, qui eux attendent une offre plus large et plus intéressante (au niveau financier) avant de se lancer dans l'achat de liseuses. Ainsi, en France le marché évolue très lentement.
Selon le rapport de la Commission européenne, les seuls à pouvoir rendre l'économie numérique véritablement viable seront les digital natives, qui ont grandi avec ces technologies, et passent une grande partie de leur temps sur le net. Ils seraient les plus à même de mettre en place des modèles économiques viables et en accord avec les attentes des internautes.