Auteur: Alexandre Dumas
Éditeur : André Versailles
1ère édition : 1839-40 (in Les crimes célèbres)
Ma note :
Résumé
Rome, 1599. Une épouse, Lucrezia Cenci, qui a trop souffert des odieux traitements que lui inflige son époux, s’associe à sa fille et à l’un de ses fils, tous deux également victimes de leur père psychopathe, pour organiser l’assassinat du tyran.
Sous la plume incisive de Dumas, nous assistons aux préparatifs, puis au meurtre du père, mais aussi au déroulement d’une enquête impitoyable et palpitante.
Mon avis
Je suis une lâche, un grosse feignasse. J’ai pas loin de 5000 pages de Dumas qui m’attendent dans ma PAL, reparties sur 4 volumes comprenant les Mohicans de Paris, Olympe de Clèves et La San Felice. Et je ne compte pas Le chevalier de Maison-Rouge en poche. Et voilà que je ne trouve rien de mieux à faire que de me rabattre sur un tout petit livre riquiqui, de 96 pages, plus petit qu’un livre de poche, vaguement apparenté à un fascicule. Donc oui je une feignasse mais je m’assume.
Tout petit livre donc, mais bien joli objet, au papier élégant et à la police délicate. Ce texte est tiré de Crimes célèbres que l’on peut trouver dans leur intégralité chez Phébus, ou du moins chez les bouquinistes et les libraires prévoyants.
L’histoire relate un faits divers sordide qui inspira de nombreux auteurs, tels que Shelley, Stendhal, Artaud ou Moravia.Béatrix Cenci, fille de Francesco Cenci, abusée et martyrisée par ce père sadique et sanguinaire n’hésitant pas à s’adonner aux vices en tous genres, entreprend avec l’accord et l’aide de sa belle-mère et de son frère aîné d’assassiner son tortionnaire. Malgré un déguisement en accident, le meurtre ne tarde pas à être dévoilé. Torturés, soumis à la question, les proches de Béatrix avouent, sauf elle. La jeune fille, victime et coupable, résiste et nie tout en bloc malgré l’horreur et la souffrance. Elle finira pourtant par céder, poussée par sa famille.
Béatrix symbolise l’innocence et la pureté malgré les souillures et les avilissements. Déclarée coupable et condamnée à mort, elle incarne l’image d’un ange de courage et de dignité.
Malgré la sympathie du peuple de Rome la famille Cenci sera donc exécutée, à l’exception du plus jeune frère, gracié mais condamné à assister au massacre légal de sa famille.
Que de joies me direz-vous !? Dumas nous restitue les faits froidement, il ne lésine pas sur les détails, parfois avec un brin d’humour, mais sans fioritures, le lecteur assiste plus qu’il ne participe. Le texte est plus proche de la chronique que de la nouvelle. En quelques pages il réussit à rendre intense un drame humain qui a laissé des traces dans l’imaginaire collectif.
Portrait de Beatrice Cenci, Guido Reni, Galleria Nazionale d’Arte Antica, Rome